Muhamed Sunusi II, Emir de l’Etat de Kano (Nigeria), a été destitué ce jour par le Conseil exécutif de l’Etat du même nom pour différentes «fautes» commises dans l’exercice de ses fonctions. Selon le communiqué parvenu à «L’événement du Niger», l’émir destitué «ne respecte plus les instructions légitimes du bureau du gouverneur de l’Etat» ni celles émanant d’autres autorités légalement installées et reconnues au niveau de l’Etat fédéral du Nigeria, écrit le Dr Abdullahi Umar Ganduje, gouverneur de l’Etat de Kano, qui a lui-même présidé la séance extraordinaire.
Muhamed Sunusi II, par son attitude, défiait en permanence ces mêmes institutions en refusant systématiquement d’assister aux réunions et programmes officiels organisés par le gouvernement local, ce qui est assimilé à un «acte d’insubordination totale», indique la même source qui porte la signature du secrétaire d’Etat du gouvernement Alhaji Usman Alhaji. En outre, le désormais ex-émir «a enfreint les termes de la partie 3 de la section 13 de la loi de 2019 organisant l’émirat et a porté atteinte à la bonne image de l’institution et de l’Etat.»
La destitution de Muhamed Sunusi II a pris effet «immédiatement» et la procédure a été menée «après consultation des personnes concernées et conformément» aux lois en vigueur dans l’Emirat de Kano, «en respect des dispositions de la partie 3 section 13» citées plus haut, indique le communiqué.
Cette mesure d’éloignement de l’ex-Emir vise à sauvegarder «le caractère sacré, la culture, la tradition, la religion et le prestige de l’émirat de Kano construit sur un millier d’années.»
En attendant la désignation prochaine d’un nouvel émir pour Kano, le Dr Abdullahi Umar Ganduje appelle les populations au calme et au respect de la loi.
Sunusi Lamido Sunusi a été pendant des années le gouverneur de la Banque centrale du Nigeri. Il avait été limogé de ce poste par l’ancien président Goodluck Jonathan. C’est en juin 2014 qu’il avait été porté à la tête de l’Emirat de Kano sur fond d’affrontements violents entre ses partisans et ceux de son prédécesseur décédé, Ado Abdullahi Bayero.
