Niger : dissolution des conseils élus et nomination des Administrateurs Délégués

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Depuis le 4 mars dernier, l’ensemble des conseils régionaux, de ville et d’arrondissements n’existent plus au Niger. Ils ont tous été dissout par une ordonnance prise par le Chef de l’Etat, le Général Abdourahamane Tiani. D’ores et déjà, plusieurs Administrateurs Délégués (AD) dont l’écrasante majorité relève des différents corps des Forces de défense et de sécurité (FDS),  sont nommés en remplacement des maires « remerciés ».

Pourtant, ces élus locaux (maires, conseillers régionaux, de ville et d’arrondissements) se comptaient parmi les tous premiers grands soutiens aux militaires ayant pris le pouvoir, par un coup d’Etat militaire intervenu le 26 juillet 2023. Ces derniers sont aujourd’hui laissés sur les carreaux, un mois seulement après l’organisation de la journée des communes du Niger ayant regroupé l’ensemble des maires à Diffa dans le but de porter haut les orientations du CNSP.

Toutefois, cette décision de dissoudre les conseils régionaux, de ville et d’arrondissements n’a pas surpris grand monde au Niger. Des nombreux concitoyens voyaient déjà des signaux que les élus locaux sont en sursis. A titre illustratif, ce message radio en date du 28 mars 2024 du ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’administration du territoire qui ordonnait aux collectivités territoriales de « surseoir à toutes dépenses » qui engagent leurs entités à « l’exception du paiement de salaire ».

Une décision diversement appréciée au sein de l’opinion. A Zinder, ils sont nombreux au sein de la population à considérer que « les autorités militaires du CNSP ont mis beaucoup de temps avant de remercier les maires surtout ceux qui n’ont rien fait durant leur mandat ». Pour bien d’autres citoyens, il ne suffit pas seulement de dissoudre les conseils, « il faut surtout auditer leur gestion », estime Mr. Aminou Lado, un habitant de Zinder. 

Pour sa part, l’acteur de la société civile de Zinder, Sadat Elh Illia Dan Malan considère que cette décision de dissoudre les conseils « relève des préoccupations insistantes des nigériens qui ont beaucoup demandé que les collectivités territoriales soient dissoutes ».  Pour lui, « se pose déjà un problème de confiance entre les administrés et les élus locaux, surtout que parmi eux, il y a beaucoup qui ont mal géré et qui doivent assumer leurs responsabilités » explique l’acteur de la société civile de Zinder, Sadat Elh Illia.

Ismaïl Abdoulaye