Niger – Agadez : après ceux du Sénégal, des migrants soudanais marchent sur Niamey 

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Le 10 octobre 2022, plusieurs migrants soudanais, enregistrés au camp de transit de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) d’Agadez, ont entamé une marche de protestation sur Niamey pour réclamer un retour à leur pays d’origine. Partis d’Agadez, ils ont décidé de marcher jusqu’à Niamey, la capitale, dans le but de connaitre les raisons du blocage de leur rapatriement.

Selon l’Association humanitaire Alarme Phone Sahara (APS), ils sont au nombre de 95 migrants, tous des hommes, d’origine soudanaise qui ont entamé lundi des protestations à Agadez. « En petits groupes, ils ont décidé de marcher à pieds jusqu’à Niamey à partir du camp de transit de l’OIM », a indiqué APS, dans un communiqué. « Leur objectif est d’aller rencontrer leurs représentants pour savoir pourquoi leur pays refuse de signer l’ordre de leur départ au bercail après plus de 6 mois d’attente pour certains, selon leur porte-parole », rapporte Alarme Phone Sahara. L’association a précisé qu’à la date du 10 octobre, les migrants étaient déjà à plus de 5 kms du camp de transit de l’OIM, à la sortie de la ville en direction de Niamey.

L’association, déclarant sa solidarité aux protestataires, a condamné la politique européenne d’externalisation du régime des frontières et des routes migratoires. Selon elle, cette politique est « l’une des principales raisons pour lesquelles plusieurs milliers de personnes sont bloquées sans perspective dans un pays appauvri comme le Niger ». Dans son communiqué, APS condamne, par ailleurs, l’OIM qui, selon elle, malgré les budgets considérables qu’elle reçoit, peine à assurer au moins des conditions de vie dignes pour les migrants et réfugiés qu’elle retient à Agadez. Elle exige de l’OIM et de ses bailleurs de « fournir des ressources suffisantes pour permettre des conditions de vie décentes à tous les migrants et réfugiés qui ont besoin d’assistance au Niger », mais aussi d’organiser le retour, dans des conditions dignes, à ceux qui les désirent. 

Rappelons que le 19 septembre dernier, ce sont plus de 100 migrants sénégalais qui avaient pris la route de Niamey depuis le centre de transit de l’OIM d’Agadez pour les mêmes raisons. Ils avaient dénoncé des fausses promesses de la part de l’OIM qui reporte toujours leur retour au bercail. Si rien ne fait pour organiser ce retour, la situation risque de devenir incontrôlable pour l’OIM. Les manifestations pourraient dégénérer et cela pourraient ne pas rester sans conséquences tant pour les migrants que pour les autochtones. Ces derniers avaient déjà dénoncé à maintes reprises des comportements peu appréciables des migrants et réfugiés lors de leurs manifestations dans la ville.