Crise malienne : le Togo va jouer au facilitateur auprès de la CEDEAO et des institutions internationales

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Aux termes de deux jours de travaux à Lomé, une délégation malienne conduite par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, a sollicité le Togo pour l’aider à dénouer les tensions qui l’opposent à l’instance sous-régionale et à la communauté internationale.

La délégation est porteuse d’un message du colonel Assimi Goïta au chef de l’Etat togolais. Il demande à Faure Gnassingbé de « soutenir l’effort de dialogue malien avec la communauté internationale », et de « prendre des initiatives de facilitation ». Il s’agira notamment de « trouver un compromis pour sortir le Mali de cette situation et aussi renforcer la stabilité de la région ». Une demande à laquelle Lomé a accepté. Car selon Robert Dussey, le ministre des Affaires étrangères du Togo, le président Faure Gnassingbé est disposé à accompagner le Mali.

Secret de Polichinelle

En réalité, cette sollicitation n’a rien de surprenant. Elle était dans l’air depuis. Autrement, les tractations en coulisse des autorités togolaises à l’endroit de la junte au pouvoir laissaient présager un tel scénario. Dans une récente livraison, « Jeune Afrique » a révélé le lobbying de Faure Gnassingbé auprès de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, connu pour ses positions tranchées sur la crise malienne. Le président togolais s’était rendu à Abidjan afin de plaider la cause du Mali. Un déplacement qui, selon le journal, fragiliserait le ghanéen Nana Akuffo-Addo, le président en exercice de la CEDEAO.

Pour Lomé, les sanctions infligées par l’instance sous-régionale au Mali, sont draconiennes. Le régime togolais privilégierait des mesures beaucoup plus allégées afin d’épargner des pays qui ressentent des contrecoups des sanctions. Les discrètes visites de Faure Gnassingbé et de son ministre des Affaires étrangères à Bamako en disent long sur le soutien du Togo aux autorités maliennes.

Aussi faut-il souligner, la médiation togolaise était entreprise dès les premières heures de l’avènement d’Assimi Goita à la tête du Mali. Ce dernier, à la tête d’une délégation, s’était déjà rendu à Lomé avant son second coup d’Etat (24 mai 2021) afin, a-t-on dit, de prendre des conseils de Lomé.