Quatre produits nigériens labélisés, dont le Kilichi, obtiennent leurs certificats d’enregistrement auprès de l’OAPI

0
1079

Quatre produits nigériens, les plus emblématiques, ont officiellement obtenu leurs certificats de reconnaissance par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). Il s’agit de l’oignon violet de Galmi, du « Kilichi » du Niger, du fromage « Tchoukou » du Niger et de la peau de la chèvre rousse de Maradi.

C’était en 2018 que le Niger a engagé, auprès de l’OAPI, le processus d’enregistrement de ces quatre produits. En 2021, l’oignon violet de Galmi et le Kilichi ont été enregistrés en Indications Géographiques Protégées (IGP), tandis que le Tchoukou de Toukounous et la peau de la chèvre rousse de Maradi ont été enregistrés sous le régime des Marques Collectives.

A travers une cérémonie, organisée ce 4 avril 2023 à Niamey, le Directeur Général de l’OAPI a procédé à la remise officielle des certificats d’enregistrement desdits produits. Présidée par la ministre de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes, Salamatou Gourouza Magagi, la cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de l’élevage, porte-parole du Gouvernement, Abdoul Kadri Tidjani, du ministre de l’agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa, du président de la chambre de commerce, Sidi Mohamed, des représentants des groupements IG concernés et de plusieurs invités.  L’objectif étant d’informer les autorités nationales et locales, le public, les promoteurs, les partenaires et les consommateurs de la reconnaissance officielle des Indications Géographiques Protégées et des Marques Collectives de quatre produits, les plus emblématiques du Niger, au niveau régional.

« Un acte majeur pour le Niger »

Pour la ministre de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes, « la reconnaissance officielle de ces produits en indications géographiques est un acte majeur pour le Niger ». Cependant, relève-t-elle, « cet enregistrement ne constitue qu’une étape de la vie d’une IGP ». C’est pourquoi, souligne Salamatou Gourouza, un atelier de sensibilisation et de formation des acteurs des filières concernées, sur la gouvernance et la gestion des IGP obtenues et des logos y afférents, a été effectué en prélude à cette cérémonie.  

« Les Indications Géographiques offrent aux producteurs locaux et même aux populations une chance de jouir pleinement des bienfaits de la protection intellectuelle », estime la ministre. Pour elle, ces indications géographiques « représentent un atout inestimable pour nos producteurs dans un monde où la libéralisation va croissante ». En ce sens, elle formule l’espoir que ces indications géographiques protégées offriront aux producteurs locaux une valeur ajoutée bien méritée.

« Aujourd’hui, on peut considérer que l’engagement et la volonté des différents acteurs à œuvrer dans la cohésion et la mise en œuvre des indications géographiques protégées constitue une garantie pour un aboutissement heureux des actions entreprises », a déclaré la ministre de l’industrie et de l’entreprenariat des jeunes. Par ailleurs, poursuit Salamatou Gourouza, « le lancement de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) constitue pour les acteurs des filières IG oignon violet de Galmi et IG Kilichi du Niger une opportunité qui leur permettra un positionnement des produits sur les marchés régionaux avec toutes les garanties de qualité et de protection ».

Pour sa part, le Directeur Général de l’OAPI, Denis Loukou Bouhoussou, a indiqué que les deux Indications Géographiques et les deux marques collectives, objets de la présente cérémonie, sont des fruits de la nouvelle dynamique engagée par l’OAPI. En effet, selon lui, « en plus du projet d’appui à la mise en œuvre des indications géographiques qui a été mis en œuvre depuis 2010, l’OAPI a entrepris de développer, sur ses fonds propres, des nouvelles initiatives tendant à doter davantage les Etats membres en indications géographiques et en marques collectives ».

« Grace à cet effort, le nombre des produits reconnus en indications géographiques est passé de 3 à 8 », se réjouit-il.

S’agissant des marques collectives, l’OAPI s’est également investie de sorte qu’avec les deux premières marques collectives du Niger, l’OAPI utilise désormais ces marques collectives comme outils de promotion de l’agriculture et de l’artisanat, a fait savoir Denis Loukou Bouhoussou.

Pérenniser les filières bénéficiaires de la reconnaissance de l’OAPI

Le DG de l’OPAI estime, par ailleurs, que cette nouvelle dynamique, aussi ambitieuse qu’elle soit, n’aurait pu avoir du succès sans l’engagement des différentes filières. C’est pourquoi s’est-il adressé aux acteurs de quatre filières nigériennes ayant obtenu la reconnaissance de l’OAPI.

« Pour parvenir à labéliser un produit par le système des indications géographiques et des marques collectives, ceci implique beaucoup de sacrifices. Vous avez bien voulu consentir à faire ces sacrifices, parce que vous avez cru en la valeur ajoutée qu’elle va apporter à vos produits respectifs », leur a-t-il reconnu.

« Aujourd’hui, vous avez deux outils précieux de développement entre vos mains. Il vous faudra donc vous les approprier rapidement en vous organisant autour des stratégies de contrôle, d’étiquetage, de promotion et de défense plus accrues qui vont permettre à vos produits d’exceller de manière durable et pérenne », conseille le DG de l’OAPI aux acteurs des filières concernées.

En outre, compte tenu de l’importance des indications géographiques et des marques collectives pour les producteurs et même pour le développement local, Denis Loukou Bouhoussou exhorte les autorités nigériennes à « poursuivre leur appui afin d’assurer la pérennisation des filières bénéficiaires de ces nouvelles démarches de qualité liées à l’origine ».

« Pour ma part, je puis vous assurer que conformément à son mandat, l’OAPI continuera à apporter son concours aux côtés de ses Etats membres pour le rayonnement de la qualité liée à l’origine de leurs produits du terroir et de ceux du Niger en particulier », a-t-il déclaré avant de souhaiter que la reconnaissance en IGP et MC de ces quatre produits nigériens soit « le déclencheur de la labélisation de tous les produits emblématiques dont regorge la république du Niger ».

Faire preuve de plus d’engagement pour jouir des avantages des IG

Dans leurs interventions, les représentants des IG oignon violet de Galmi et Kilichi du Niger ont tour à tour exprimé leur satisfaction et gratitude suite à la réception des certificats d’enregistrement de leurs filières. Ils ont, par la suite, appelé leurs collègues à plus d’engagement afin de mieux profiter de cette reconnaissance.  

« Cette protection garantira non seulement la production d’un oignon respectant les normes de qualité, mais aussi sa valeur ajoutée au plan d’exportation et d’accès dans tous les marchés de l’espace OPAI », se réjouit Ibrahim Rachidou, représentant du groupement IG oignon violet de Galmi « Il appartiendra désormais aux membres des comités IGP de promouvoir cette marque et de mieux faire profiter aux producteurs les avantages qu’elle procure », ajoute-t-il.

Soli Abdoulaye, représentant du groupement IG Kilichi du Niger, a quant à lui appelé ses camarades à plus d’engagement et de détermination pour faire face aux enjeux et défis attachés au certificat de l’IGP, ce qui, selon lui nécessite une prise de conscience.

« Nous devrions savoir que le combat et le travail vont être plus âpres et plus difficiles et la possession et l’utilisation de ce certificat impliquent des enjeux dans la reproduction, des exigences techniques de sa reproduction, du contrôle et de l’utilisation du logo de l’OAPI sur les IGP », a affirmé Soli Abdoulaye.

A noter qu’après la remise officielle des certificats et du logo de l’OAPI aux représentants des différents comités IG, la cérémonie a été sanctionnée par la remise de plusieurs cadeaux au DG de l’OAPI.