Environ 377 écoles fermées et des milliers d’enfants sans éducations au Niger

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© UNICEF/Islaman | Des milliers de familles ont fui leurs maisons dans l'ouest du Niger suite à des menaces d'attaques par des groupes non identifiés. (archives)

Dans le cadre de la Journée internationale pour la protection de l’éducation des attaques, le 9 septembre, UNICEF Niger a lancé un appel à la mobilisation sur la situation des enfants privés d’éducation en raison de l’insécurité alors que les conflits dans les régions touchées deviennent plus brutaux, intenses et généralisés au cours des derniers mois.

Selon un rapport de l’UNICEF, au cours des derniers mois au Niger environ 377 écoles ont été forcées de fermer en raison de l’insécurité dans les zones touchées par le conflit. L’organisation onusienne souligne que les régions de Tillabéry, Tahoua et Diffa sont les zones où la sécurité scolaire était particulièrement menacée.

En 2020, plus de 300 écoles ont été fermées à travers le pays, affectant près de 22 000 enfants. L’accès aux écoles dans ces régions est restreint, ce qui entrave les efforts visant à soutenir les enfants touchés par la violence armée. L’UNICEF estime que, dans certaines régions, jusqu’à 80 % des enfants peuvent être victimes de traumatismes psychologiques, les empêchant potentiellement de réaliser leur plein potentiel à l’âge adulte.

« Les attaques contre les écoles, les élèves et les enseignants sont un déni du droit des enfants à l’éducation et menacent leur avenir. Sans accès à l’éducation, une génération d’enfants vivant dans des conflits grandiront sans les compétences dont ils ont besoin pour contribuer à leur pays et à leur économie, la situation déjà désespérée de millions d’enfants et de leurs familles », déclare Stefano Savi, Représentant de l’UNICEF au Niger.

Aide et apport de l’UNICEF

L’UNICEF a aidé le gouvernement à répondre aux crises de déplacement en permettant l’accès à l’éducation dans les régions de Diffa, Maradi, Tillabéry et Tahoua. En 2020, plus de 176 000 enfants touchés par les crises sécuritaires et de déplacement ont été soutenus pour la continuité éducative dans ces régions. Depuis janvier 2021, 60 000 enfants supplémentaires, dont 23 000 filles touchés par la crise humanitaire, ont accédé à une éducation formelle ou non formelle et ont reçu du matériel d’apprentissage individuel avec le soutien de l’UNICEF.

L’UNICEF aide les familles déplacées et touchées par le conflit à réintégrer les enfants dans l’éducation formelle. Lorsque l’intégration dans les écoles formelles n’est pas possible, l’UNICEF travaille avec des partenaires pour créer des environnements d’apprentissage alternatifs, sûrs et temporaires pour les enfants.

« Le droit d’un enfant à l’éducation ne peut être sauvegardé dans les zones de conflit sans que l’éducation elle-même ne soit protégée. L’éducation peut sauver des vies. En dehors de l’école, un espace sûr où les enfants peuvent être protégés des menaces et des crises, les enfants sont des cibles faciles d’abus, d’exploitation et de recrutement par les forces et groupes armés. C’est également une étape critique pour briser le cycle de la crise et réduire la probabilité de futurs conflits « , explique M. Savi.

La République du Niger a approuvé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles en juin 2015. Il s’agit d’un engagement politique visant à mieux protéger les élèves, les enseignants et les écoles pendant les conflits armés, à soutenir la poursuite de l’éducation et à mettre en place des mesures concrètes pour dissuader l’utilisation militaire de écoles.

En approuvant la Déclaration, les États s’engagent à rétablir l’accès à une éducation sûre et à développer des systèmes éducatifs sensibles aux conflits et promouvant le respect entre les groupes sociaux ou ethniques. La Déclaration est un cadre de collaboration et d’échange, et les pays signataires se réunissent régulièrement pour examiner la mise en œuvre de la Déclaration.