Burkina Faso : des manifestants réclament la démission du président Kaboré

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Manifestations à Ouagadougou ce 27 novembre 2021

A Ouagadougou ce 27 novembre 2021, des manifestants ont bravé la mesure municipale d’interdiction de marche, pour réclamer le départ du pouvoir du président Rock Christian Kaboré, accusé d’être incapable de résoudre les problèmes du Burkina, notamment la menace terroriste qui prend de plus en plus d’ampleur.

Déjà aux environs de 08h GMT, les premiers manifestants arrivent à la place de la Nation. Le dispositif sécuritaire pour empêcher la marche est loin de les ébranler. A 09h, la place se remplit davantage et pour disperser la foule, la police a tiré des gaz lacrymogènes. C’était l’élément déclencheur de la colère des manifestants. Entre 09h30 et 11h, les manifestants ont pris d’assaut plusieurs artères de la ville en incendiant des pneus pour bloquer la circulation.

Dans la foulée, le service de l’État civil de la mairie de Ouagadougou et le siège du parti au pouvoir ont été saccagés par les manifestants. Devant la bourse du travail, un véhicule a été incendié par les manifestants. Selon des confrères qui ont fait le tour de la ville entre 11h30 et 16h, de petits groupes de manifestants sont présents çà et là à plusieurs endroits stratégiques de la capitale. Sur une vidéo diffusée par « Burkina24″ dans la soirée, on voit les manifestants escortés les gendarmes à la place de la Nation avec le slogan : »libéré ! libéré ! ».

Selon certains médias locaux, des manifestations ont été signalées dans d’autres villes du pays. Mais il est difficile de faire le bilan de la manifestation à travers le pays. Depuis le 20 novembre 2021, internet est suspendu sur les appareils mobiles sur toute l’étendue du territoire burkinabè. Cette situation entrave le travail des journalistes et des organisations de la société civile.

« Rock, démission »

Les manifestants n’ont qu’un seul mot d’ordre : « Rock, démission ». Accusé d’incapacité a géré le pays et à faire face à la menace terroriste, le chef de l’Etat burkinabè fait l’objet de vives critiques depuis quelques jours dans tout le pays. La goutte d’eau qui a débordé le vase et attisé les manifestations, c’est l’attaque du 14 novembre 2021 contre un détachement de la gendarmerie à Inata.

Le bilan de cette attaque fait 53 gendarmes tués. Selon plusieurs médias locaux, les gendarmes sont attaqués pendant qu’ils étaient privés, pendant plus d’une semaine, de provision alimentaire par de la hiérarchie militaire. « Cette négligence est inadmissible » selon les manifestants.

Dans une déclaration de presse le nuit 25 novembre 2021, le président Kaboré avait annoncé des mesures fortes pour remettre le pays sur les rails. Il a, entre autres, promis de lancer une opération « main propre » pour lutter la corruption dans le pays et former un gouvernement « resserré » pour faire faire aux priorités pays. Des promesses qui n’ont pas convaincu les manifestants qui réclame sa démission purement et simplement.