Niger: « le temps de la condamnation est passé, ça na pas produit l’effet qu’on souhaite » – Patrice Talon

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Le président béninois patrice Talon s’est entretenu avec la presse du pays sur la situation du Niger et la position des dirigeants de la CEDEAO. Selon Patrice Talon, l’organisation régionale devait montrer qu’elle ne donnera plus caution à aucune autre prise de pouvoir par la force des armes et qu’elle était prête à faire respecter ce principe désormais même par la force si nécessaire.

Talon a indiqué que « si nous applaudissons chaque fois qu’il y a un coup d’Etat en disant ‘espérons que ce soit le dernier », est-ce-que c’est responsable »? « C’est pour ça que la CEDEAO a dit, trop c’est trop. Notre attitude peut être une promotion du coup d’Etat. On ne peut pas être responsable et dire que notre cœur nous recommande de ne pas sanctionner, de ne pas réprimander ceux qui ont fait des fautes parce que nous avons de la peine à condamner », a déclaré le président béninois expliquant la position dure de la CEDEAO à l’encontre du Niger à la suite du coup d’Etat contre Mohamed Bazoun en juillet dernier.

« Parfois on n’a pas le choix », soutient Talon. « L’attitude de la CEDEAO face au Niger, on n’avait plus le choix, parce que c’est devenu quelque chose de récurrent. Donc la CEDEAO a décidé d’aller le plus loin possible pour dire, ‘plus jamais ça’. C’est dire que si quelqu’un le fait, voilà ce que nous allons faire », a indiqué le président. Il va sans dire que le Niger a servir de cobaye pour lancer un avertissement à d’autres militaires qui envisageraient un coup d’Etat dans la région ouest-africaine.

Dans le même temps, Patrice Talon estime que « bien que ne Niger soit le pays siamois du Bénin, le pays frère du Bénin, c’était impératif que nous disions « non » sans tenir compte de qui à raison. Et ce n’est pas parce que Bazoum soit un ami que je dis qu’il ne doit pas quitter le pouvoir d’une manière ou une autre; je dis simplement pour le principe, ça ne dois pas se passer ainsi ». Patrice talon déclare que le fait d’évoquer l’option militaire contre le Niger, ne « veut pas dire que dans notre cœur, nous le souhaitions… personne n’avait vraiment l’intention que les choses dégénèrent ». Notons que cette option semble déjà jetée aux oubliettes et des discussions pour une transition son encore avec les nouvelles autorités du Niger.

Talon a cependant estimé qu’il est de bon ton de voire la réalité en face et de s’y conformer en ce qui concerne les dommages que créent les sanctions au peuple nigérien. « La responsabilité nous recommande également d’être réalistes. Nous ne sommes pas Dieu; nous avons pu faire ce qui est de notre devoir, après, la nature décide. La situation du Niger actuellement, elle s’impose à nous et un responsable doit se dire ‘je prends acte' », a indiqué patrice Talon.

« Le temps de la condamnation, des menaces, des exigences, est passé. Malheureusement ça na pas produit l’effet qu’on souhaite, mais le peu d’effet qu’il y a eu est peut-être suffisant pour dissuader d’autres coups d’Etat », a expliqué le chef de l’Etat béninois qui a également souligné que les militaires doivent désormais dire à la CEDEAO ce qu’ils veulent, et « nous allons trouver les moyens de les accompagner ».