Niger : la CNDH ouvre une enquête indépendante suite aux dernières attaques à Tillabéri

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La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a indiqué avoir ouvert une enquête indépendante suite aux attaques meurtrières intervenues en octobre dernier dans les départements de Ouallam et de Say, dans la région de Tillabéri.

Suite aux attaques meurtrières perpétrées les 22 et 24 octobre dernier dans les départements de Say et de Ouallam, la CNDH s’est auto saisie pour diligenter une enquête indépendante afin, dit-elle, de « contribuer à faire la lumière sur les faits ».

Dans un communiqué en date du 07 novembre, la commission a indiqué avoir initié « des missions-terrains, d’informations et de recueils de données préliminaires sur les lieux des faits à Tamou et à Banibangou dès le 26 octobre 2022 afin de l’élaboration de rapports circonstanciés ».

En ce sens, une délégation de la commission, à la tête de laquelle son président, s’est rendue le jeudi 03 novembre 2022 auprès des personnes blessées lors de l’attaque de Tamou hospitalisées à l’hôpital national de Niamey, a fait savoir le communiqué.

« Après examen du rapport issu de la mission diligentée à Tamou, en attendant celui de Banibangou, et aux constats faits lors de la visite rendue aux blessés hospitalisés, la CNDH, usant de la faculté d’auto saisine qui lui est reconnue par la loi a décidé de se saisir d’office de cet évènement », note le communiqué signé par Maty El Hadji Moussa, Président de la CNDH.

« Ainsi, en exécution de son mandat de protection des droits humains, elle (CNDH – ndlr) ouvre une enquête indépendante conforme à ses prérogatives légales pour contribuer à faire la lumière sur les faits survenus et jouer sa partition dans la recherche et la manifestation de la vérité », conclut le communiqué.

Pour rappel, au moins deux policiers ont été tués et des matériels militaires enlevés lors de ces attaques qui ont ciblé le poste de contrôle mixte eaux et forêts et police de Tamou ainsi qu’un autre poste de police. Dans un communiqué, le gouvernement a indiqué que des opérations de ratissage terrestres et de recherche aérienne avaient conduit vers des éléments ennemis qui se seraient exfiltrés vers le site aurifère clandestin de Tamou où l’intervention aérienne fut ordonnée.

Le même communiqué a fait état de 7 personnes tuées et 24 blessées, qui seraient de présumés terroristes, à l’issue de cette intervention. Ce que contestent plusieurs organisations de la société civile selon lesquelles ce sont des civils qui ont été tués en nombre. Nous osons espérer que l’enquête de la CNDH permettra de faire connaitre la vérité aux populations nigériennes sur ces événements tragiques qui alimentent diverses polémiques.