Médias/Justice : Le journaliste d’investigation Ignace Sossou doit recouvrer sa liberté !

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Ce mardi 28 avril s’ouvrira à Cotonou le procès en appel de notre confrère Ignace Sossou.

Directeur de production de Bénin Web TV, collaborateur du journal L’Evénement du Niger et membre de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’ouest (CENOZO), le journaliste fait l’objet d’une condamnation inique prononcé le 24 décembre 2019, soit 4 jours après son arrestation à son domicile.

Sa peine : 18 mois de prison ferme pour « harcèlement par le biais de moyens de communication électronique » sur la base d’une loi béninoise portant code du numérique.

Son crime : avoir relayé sur les réseaux sociaux certains propos du procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou qui s’était exprimé, le 18 décembre 2019, lors d’un atelier organisé par l’agence française de développement médias (CFI).

Ni les cris à l’injustice d’organisations et structures indépendantes, ni la flopée de pétitions et  communiqués en vue de sa libération immédiate, encore moins les mesures épidermiques et hypocrites de la Direction générale de CFI n’ont pas suffi à faire reculer le régime béninois déterminé à fossoyer les acquis engrangés de haute lutte en faveur de la presse et de la liberté d’expression au Bénin.

Pour sauver la face et préserver ses intérêts, CFI a joué à la traîtrise de Judas Iscariote avant d’arborer la posture du pompier. Hélas !

J’espère ardemment que la justice se ressaisira à l’issue de ce 2ème round, que le droit sera dit et que justice sera faite à un homme qui méritait des reconnaissances plutôt que la prison.

Tout le monde a aujourd’hui la preuve sonore et écrite que les propos tenus n’ont pas été tronqués par le journaliste embastillé. Comment peut-on envoyer un journaliste en prison pour trois tweets ne présentant « aucun caractère diffamatoire » comme l’a finalement reconnu CFI et comme chacun a pu le constater ?

Quoique l’on veuille nous brandir l’absence d’emprise de l’exécutif sur les affaires judiciaires – au nom du simulacre principe de la séparation des pouvoirs – différents faits démontrent comment l’emprisonnement de Ignace a bénéficié de l’onction du régime du président Patrice Talon, un pouvoir qui depuis son installation a juré de faire vaciller la presse béninoise et surtout ses hommes teigneux.

#FreeIgnace  #LiberezIgnace #VivementLaJustice

David Dembélé/Dépêches du Mali