Le Niger s’accorde avec le mastodonte mondiale de l’Uranium Orano, pour un partenariat à long terme

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Le Niger s’accorde avec la société Orano pour la recherche d’options futures » pour exploiter le gisement d’Imouraren. Cet accord a été signé avec le ministre nigérien des mines, qui a représenté le gouvernement.

Selon Orano, l’accord reflète les efforts des parties pour renforcer une relation forte et durable, et combine la volonté du Niger de maximiser les résultats économiques et financiers de ses mines en exploitation, de préserver la durabilité économique de Somaïr et de limiter l’impact socio-économique de la fermeture de Cominak en 2021.

La société explique que cet accord avec le gouvernement nigérien confirme qu’Orano « poursuivra la recherche d’options futures » pour exploiter le gisement d’Imouraren, pour lequel une feuille de route a été établie avec un budget d’investissement de 85 millions d’euros (94 millions de dollars) pour démontrer l’applicabilité technique, environnementale et économique de utilisant des méthodes de lixiviation in situ (LIS), dans lesquelles l’uranium est récupéré d’un corps minéralisé en le dissolvant et en le pompant à la surface.

« Cette méthode permettrait d’améliorer l’équilibre économique du projet, de le rendre moins risqué pour l’ensemble des acteurs tout en réduisant très significativement son empreinte environnementale, précise Orano.

La joint-venture Imouraren SA a déjà annoncé son intention de lancer un programme pilote pour étudier l’utilisation d’ISL sur le projet au Niger l’année prochaine, en vue de prendre une décision d’investissement en 2028 si la faisabilité est confirmée. Cependant, selon Africanews, le ministre des Mines Ousseini Hadizatou Yacouba a indiqué que les partenaires envisageaient grosso modo « un horizon de 10 ans » avant le démarrage de l’exploitation minière.

Les implications de l’accord

Selon un rapport de World Nuclear News, cette entente du Niger avec Orano, signifie également que Somaïr, qui est en activité depuis 1971, pourra continuer à fonctionner jusqu’en 2040, 11 ans après sa fermeture actuellement prévue, a déclaré Ousseini.

Dans le cadre de cet accord, Orano s’est engagé à investir 40 millions d’euros dans des projets sociaux, à mettre en œuvre d’ici 2030. Ceux-ci porteront sur trois axes : l’amélioration des compétences ; possibilités d’éducation pour les filles; et le développement économique dans le domaine de l’énergie.

Le PDG d’Orano, Nicolas Maes, a déclaré que cet accord « confirme le rôle majeur du Niger dans l’industrie mondiale de l’uranium » et « renouvelle et définit les orientations futures » de l’engagement industriel et social d’Orano au Niger. « C’est aussi la preuve de notre démarche responsable, tant dans la qualité des travaux de réhabilitation du site de Cominak que dans le plan ambitieux du gisement d’Imouraren », a-t-il déclaré.

La Somaïr (Société des Mines de l’Aïr) est détenue à 63,4% par Orano et à 36,66% par l’Etat nigérien à travers la Sopamin (Société du Patrimoine des Mines du Niger). La mine à ciel ouvert près d’Arlit a une capacité de production de 2 000 à 2 500 t d’U par an. Elle a produit 1996 t d’U en 2021. Cominak (Compagnie Minière d’Akouta), détenue à 59 % par Orano, 31 % par la Sopamin (Niger) et 10 % par l’espagnol Enusa, a produit plus de 75 000 t d’U en 47 ans d’exploitation. La production a cessé en mars 2021 suite à l’épuisement des ressources de la mine et est actuellement en cours de restauration.

Imouraren SA est détenue à 66,65% par Orano et à 33,35% par la Sopamin et l’Etat du Niger. Orano a obtenu un permis d’exploitation pour exploiter le gisement en 2009, mais le développement du projet a été suspendu en 2015 dans l’attente de conditions de marché plus favorables.

Avec World Nuclear News