Le MPCR dresse un tableau sombre de la gouvernance du Niger

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Dans une déclaration rendue publique, le 24 novembre, en guise d’hommage à l’ancien président nigérien, Mamadou Tandja, le Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable (MPCR) a dénoncé une situation politico-socioéconomique et sécuritaire critique du pays. Par la même occasion, il a exigé le départ immédiat des forces armées étrangères, particulièrement les forces Barkhanes, au Niger.

L’objectif principal de la déclaration du MPCR était de rendre un « hommage citoyen » à l’ancien président de la République du Niger, en l’occurrence, le regretté Mamadou Tandja, décédé le 24 novembre 2020. L’occasion pour le mouvement d’exposer une analyse de la situation politico-socioéconomique et sécuritaire du pays, dans laquelle il demande le départ immédiat des forces armées étrangères, notamment les forces françaises Barkhanes.

Selon le MPCR, ce premier anniversaire de la disparition de Mamadou Tandja, « intervient à un moment où notre pays est véritablement à la croisée des chemins. Les défis sont énormes. Les problèmes sont multiples et multiformes ». Partant d’une analyse de la gouvernance et de la situation sécuritaire du pays, le MPCR a signifié que le Niger fait face à une « guerre asymétrique » contre des individus en bandes organisées, sans foi, ni loi, qui sèment la désolation et la mort dans plusieurs régions. Ainsi, il estime que cette situation, qui est même sous-régionale, « exige un sursaut patriotique et une prise de conscience » des populations sur la nécessité d’une « union sacrée patriotique et citoyenne inclusive » afin de créer une synergie d’actions fraternelles et solidaires entre tous les citoyens du pays.

« Il nous faut tout mettre en œuvre pour une responsabilisation effective de nos forces de défense et de sécurité en les dotant des ressources humaines, matérielles et financières adéquates ainsi que le soutien moral fort et sans équivoque de Tous pour leur permettre d’assumer les devoirs de leurs charges  sans aucune entrave et sans continuer à compter sur des forces obscures dont l’agenda est manifestement aux antipodes de nos préoccupations sécuritaires domestiques », a indiqué le mouvement.

Sur ce même point, le MPCR exige « purement et simplement le départ des bases militaires étrangères, notamment françaises ». Le mouvement insinue que la présence de ces forces sème et entretient la confusion et le doute légitime « sur leur complicité avec les terroristes de tout acabit qui opèrent dans notre espace ».

Des principes républicains quotidiennement bafouillés

Parlant de la qualité de gouvernance du Niger, le mouvement a noté la « persistance des mauvaises pratiques dans la gestion des affaires publiques ». Cette persistance, souligne le MPCR, est caractérisée par la politisation à outrance, l’exclusion, la rupture d’égalité, l’impunité, la corruption, la concussion, les surfacturations, l’enrichissement illicite, le détournement des deniers publics, l’économie criminelle, la fraude en tout genre, la gestion patrimoniale, le trafic d’influence et le culte de la personnalité en violation flagrante des lois et règlements de la République.  

« Les principes républicains de Justice Sociale et de Solidarité Nationale sont quotidiennement bafouillés. Les administrations sont manifestement inefficaces et incapables de délivrer les biens et services que les citoyens sont légitimement en droit d’attendre d’elles en vertus de leurs rôles et de leurs missions », regrette le MPCR.

Sur le plan socio-économique, le mouvement a noté l’aggravation de la cherté de la vie, la détérioration continue du pouvoir d’achat des ménages, la dégradation de qualité de vie de la majorité écrasante des populations des villes et des campagnes, qui peinent à s’assurer le minimum vital. Cette situation est particulièrement marquée, cette année, par une campagne agricole globalement déficitaire qui présage d’une crise alimentaire aiguë, a invoqué le MPCR. S’agissant de la situation éducatif et sanitaire ainsi que celle du logement, du chômage, du désœuvrement, de la lutte contre la pauvreté, le MPCR déplore qu’elles demeurent préoccupantes.

Une justice au service de la Nation

Par ailleurs, le MPCR demande à tous les acteurs de la justice de veiller au respect strict des textes en vigueurs dans le traitement de tous les dossiers et de « s’empêcher toute instrumentalisation de nature à dévoyer son indépendance et à favoriser l’arbitraire et l’injustice ». Aussi, le mouvement a déclaré qu’il « s’insurge contre les arrestations arbitraires pour des délits d’opinions et toute forme d’intimidation comme le cas en cours à Dosso » avant de lancer un appel à l’endroit de tous les Nigériens pour un réarmement moral et une mobilisation générale pour la défense de la paix et de la justice sociale dans le pays, mais aussi pour la défense de la souveraineté, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationales.