Expansion médiatique : RFI à l’assaut du Sahara profond

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Ph : @Rfi

Toucher environ 80 millions de personnes en Afrique de l’ouest dont une bonne partie vit en zones rurales, c’est l’ambition de Radio France internationale (RFI) avec l’installation à Dakar de ses rédactions en mandingue (mandenkan) et en peul (fulfuldé).

En quittant ainsi le siège parisien de la « radio mondiale » après quatre années d’immersion et d’acclimatation à la « culture éditoriale » maison, les équipes de journalistes et techniciens dans ces deux langues se rapprochent du grand théâtre d’opérations, au cœur de l’espace saharo-sahélien. Il s’agit pour elles de « porter l’information au bout du chemin », selon l’expression de Frédéric Garat, le coordonnateur des deux rédactions. C’est pourquoi l’entreprise repose en partie sur la collaboration avec des radios partenaires qui aideront d’une certaine manière RFI à accélérer sa stratégie de pénétration.

Dans une vaste région aux prises avec le terrorisme religieux, les trafics divers, les criminalités transfrontalières, les enjeux liés à l’information des populations sont d’une grande importance, notamment pour les pays impactés par les violences, tous soutenus à des degrés divers par la présence militaire française à travers la force « Barkhane ». D’où des interrogations sur le positionnement éditorial de RFI face aux sujets qui interpellent directement les intérêts français.

« Nous sommes un média libre, avec une vraie culture de liberté. Nous avons cette chance d’être libre dans le traitement de l’information. Notre seule limite, ce sera la sécurité », rassure Frédéric Garat, ex correspondant permanent de Radio France internationale à Abidjan. C’est en privilégiant la diffusion d’« informations honnêtes, équilibrées » et en favorisant « débat et dialogue » entre acteurs sur toutes questions d’intérêt général qu’il sera possible de faire prévaloir des comportements de paix.

Du reste, rappelle Marie Christine Saragosse, la directrice de France Média Monde (FMM), structure de cantonnement de l’audiovisuel public français (avec France 24 et MCD, outre RFI), « notre indépendance éditoriale est inscrite dans le cahier des charges, en son article 1er. Nos activités sont financées directement par les citoyens français à travers le système de la redevance. » Frédéric Garat ajoute : « Nous prenons des renseignements comme le font tous les journalistes, pas des consignes. (Après), notre travail est de décortiquer et d’analyser des situations. »

Implanté au cœur du quartier des Almadies, le nouveau siège des rédactions en mandingue et en peul de Radio France internationale s’appuie sur une dizaine de journalistes, des techniciens et sur un réseau de correspondants dans plusieurs pays de la zone sahélienne dont le Niger, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, etc.