Algérie – Condamnation du journaliste Khaled Drareni : RSF dénonce un procès politique

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Khaled Drareni

La Cour d’Appel d’Alger condamne Khaled Drareni de 6 mois avec sursis et 50.000 DZD d’amende assorti de 5 années de probation. Selon Reporters sans frontières (RSF), ce verdict est politique.

Depuis son arrestation en mars 2020, fait observer Christophe Deloire, Secrétaire général de RSF, « Khaled Drareni n’est ni ciblé par le régime algérien que pour avoir exercé un journalisme libre, pluraliste et indépendant ». Il relève que, « à aucune étape du procès une preuve sérieuse n’a été apportée, la condamnation de Khaled est incompréhensible et pour tout dire décevante, car il est un journaliste exemplaire qui fait honneur à son pays ». « RSF continuera à défendre de toutes ses forces son correspondant jusqu’à son acquittement définitif », a déclaré Christophe Deloire.

Accusé d’« incitation à attroupement non armé et atteinte à l’intégrité du territoire national », le journaliste algérien avait obtenu une liberté provisoire en février 2021. Soit 11 mois après sa détention. Un mois plus tard, la Cour de cassation avait accepté la requête de pourvoi en cassation introduite par les avocats du confrère. Le dossier avait été donc renvoyé à la Cour d’Appel d’Alger. C’est finalement 17 février dernier que le procès s’est déroulé après 5 renvois successifs.

Reporter sans frontières interpelle Abdelmajid Tebboune, le chef d’Etat algérien, « à intervenir afin que soit trouvée à cette procédure injustifiée la seule issue qui s’impose : l’acquittement définitif » du journaliste. Car souligne l’organisation, il n’existe pas « de preuve d’une quelconque infraction » à l’encontre de Khaled Drareni.

Selon le classement 2021 de RSF, l’Algérie occupe le 146ème rang sur 180. Le pays a perdu cinq places par rapport à 2019.