Lutte contre la corruption au Niger : « Je serai implacable… » dixit Mohamed Bazoum

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Mohamed Bazoum lors de son discours d'investiture le 02 avril 2021 / @PRN

Au Niger, la lutte contre la corruption a de beaux jours devant lui. C’est du moins ce qu’on peut espérer du régime Bazoum. Dans son discours d’investiture le 02 avril 2021, Mohamed Bazoum a affiché sa détermination de mener une lutte implacable contre la corruption.

Le Niger est réputé pays corrompu. En août 2019, un rapport du Fond monétaire international (FMI) a conclu que « la corruption est répandue et enracinée au Niger ». En 2020, l’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International classe le pays 123è sur 180. Sur les 5 dernières années, « le Niger a fait un net recul en matière de lutte contre la corruption », selon plusieurs organisations internationales.

Cette image du Niger ne laisse pas indifférent le nouveau chef d’Etat. Lors de son discours d’investiture à la présidence, Mohamed Bazoum a exprimé sa volonté de combattre la corruption au Niger. « Je serai implacable contre les délinquants parce que j’ai conscience du tort que porte la corruption au développement du pays. Elle constitue par ailleurs une grave source de discrédit pour un régime et comme telle, elle est un grand facteur d’insécurité », a-t-il déclaré.

Des paroles en l’air ou Bazoum veut se démarquer de la gouvernance Issoufou ?

« Le deuxième grand problème de notre gouvernance réside dans la prévalence de pratiques de concussion et de corruption au sein de l’administration (…) Mon credo sera de miser principalement sur la pédagogie de l’exemple en ne tolérant d’aucune façon le principe de l’impunité », a déclaré Mohamed Bazoum à son investiture.

Mais quand on sait que le nouveau chef d’Etat a été l’un des farouches artisans du régime Issoufou qui semble avoir faire la promotion de l’impunité au Niger, on est en droit de se demander si Bazoum fait juste un discours pour plaire aux partenaires techniques et financier du pays ou s’il veut se démarquer de la gouvernance de son prédécesseur.

Le régime du président Bazoum fera-t-il demander des comptes aux hauts fonctionnaires et hommes d’affaires proches de son prédécesseur impliqués dans de gros dossiers de corruption au Niger ? La justice nigérienne va-t-elle enfin se saisir du dossier de malversations au ministère de la Défense nationale ?