La force multinationale du G5 Sahel est « morte », selon le président nigérien Mohamed Bazoum

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Mohamed Bazoum lors de son discours d'investiture le 02 avril 2021 / @PRN

Alors que le Mali a décidé de mettre un terme à sa participation à la force conjointe du G5 Sahel, le président du Niger Mohamed Bazoum, a indiqué que le G5 Sahel combattant les insurgés islamistes en Afrique de l’Ouest est « mort ».

Dans un entretien avec le journal français La Croix, le dirigeant nigérien Mohamed Bazoum, a indiqué que « le G5 Sahel est mort. L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est mauvais pour toute la sous-région ». Cité par Reuters, un porte-parole de la présidence du Niger a confirmé les propos du chef de l’Etat en déclarant que « sa position sur le G5 Sahel est claire ».

La force multinationale du G5 Sahel a été créée en 2017, à l’initiative de la France, pour contrer les djihadistes qui ont balayé la région du Sahel, tué des milliers de personnes et forcé des millions de personnes à fuir leurs foyers. Environ cinq ans après, elle n’a vraiment jamais été active et ses quelques actions se sont souvent heurtées à des querelles entre certains Etats membres.

Le Mali a donc décidé de quitte le groupe de cinq qui comprenait avec le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie, tous des pays du Sahel touchés par l’insurrection djihadiste depuis plusieurs années. La décision du Mali fait suite à une rupture des relations avec ses alliés régionaux et avec l’ancien dirigeant colonial français, stimulée par des comportements néocoloniaux français qui avec ses « amis » africains, tente de contrôler le pays et d’y dicter ses lois.

La force a été entravée par un manque de financement et a eu du mal à réduire la violence. La junte au pouvoir au Mali a annoncé dimanche qu’elle se retirait, accusant l’absence de progrès dans la lutte contre les islamistes.

Environ 2 400 soldats français et 900 membres des forces spéciales d’une force opérationnelle européenne dirigée par la France devraient quitter le Mali dans les mois à venir. Le Niger a accepté d’accueillir certains d’entre eux, lui donnant un rôle plus important dans la lutte de la région contre les islamistes. La région tri-frontalière du Niger avec le Mali et le Burkina Faso a été l’épicentre de l’insurrection de groupes liés à al-Qaïda et à l’État islamique, qui a commencé au Mali il y a dix ans et s’est propagée.