Justice : Passe d’armes entre le Ministre de la justice et le Saman

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Le fossé se creuse davantage entre le Ministre de la justice, Garde des Sceaux et le Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) qui a entamé aujourd’hui, une grève de 72h (les 6, 7 et 8 janvier 2920) sans service minimum pour protester contre «l’insertion dans le statut de la magistrature, du certificat de validation de la première année de master comme diplôme d’accès au corps de la magistrature ».

Or, pour le Ministre Marou Amadou qui s’étonne dans son communiqué de presse en date du 03 janvier 2020 de « cette attitude pour le moins surprenante et incompréhensible du BEN/Saman (…) qui refuse de se soumettre à l’autorité de la loi », le Gouvernement, en portant cette réforme, à travers le ministère de la Justice, « entendait donner une chance aux étudiants des universités publiques nigériennes qui n’ont pas le master exigé par la loi initiale de participer au concours ».

Raison pour laquelle, a-t-il précisé, qu’une « nouvelle rédaction de l’article 25 de la loi portant statut de la magistrature a été proposée en vue de permettre aux candidats titulaires au moins d’une maitrise en droit ou de tout autre diplôme reconnu équivalent de se présenter au concours direct d’entrée a l’école de formation judiciaire du Niger ».

Mais pour le Saman qui réagissait dans un communiqué en date du 4 janvier dernier, de par son communiqué, « le Ministre de la justice cherche comme à ses habitudes, à manipuler les consciences en insinuant qu’il n’avait pas été inséré dans le statut de la magistrature, le certificat de validation de la première année de master comme diplôme de recrutement de magistrats ».

Pourtant, rapporte le Saman, « la modification votée par l’Assemblée Nationale est libellée ainsi qu’il suit : « être titulaire au moins de la maitrise en droit ou de master en droit. Toutefois, peuvent être autorisés à concourir, les titulaires de certificat de validation de la première année du master en droit ou tout autre diplôme reconnu équivalent ».

Balayant les propos du Ministre de la justice, le Saman explique que « son préavis de grève ne vise en aucune manière à empêcher aux étudiants des universités publiques d’intégrer le corps de la Magistrature ».

Mais plutôt à faire échec, selon lui, « aux manœuvres insidieuses du Ministre de la justice tendant à procéder à un recrutement au rabais et déguisé, en se cachant derrière des termes vagues et imprécis, du genre “peuvent être autorisés ».