Doutes sur l’efficacité du Covid-Organic : « Le problème, c’est que cela vient d’Afrique », dixit Andry Rajoelina

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Le président malgache Andry Rajoelina, est devenu ambassadeur du Covid-Organics (CVO), depuis le 19 avril 2020. Présenté comme un remède d’espoir pour le traitement du Coronavirus, le médicament issu des travaux de l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA) fait objet de doutes dans le rang de certaines organisations, au motif de l’absence de preuves scientifiques. Dans un entretien accordé à France 24 et RFI, le Chef d’Etat malgache affirme que si ce médicament était découvert dans un pays européen, il n’y aurait pas « de doutes ».

Remède « préventif et curatif » au Covid-19, le Covid–Organics (CVO) tel annoncé par le président malgache Andry Rajoelina est une décoction à base de plantes qui serait composée à 62% d’Artemisia annua. « Le Covid-Organic est un remède préventif et curatif contre le Covid-19, qui fonctionne très bien« , avait-il déclaré au cours de l’entretien. A en croire le premier malgache, le CVO est aussi composé de plantes endémiques. Cependant, sa composition complète n’est pas connue du grand public.

Alors que plusieurs organisations ont souligné le manque de preuves scientifiques concernant l’efficacité de ce remède. Le président Rajoelina fait appel aux chiffres locaux. « L’Artemisia a fait ses preuves à Madagascar. Sur un échantillon de 171 cas, 105 sont guéris, soit un pourcentage de guérison, de 61% », a-t-il fait comprendre.

« Des plantes médicinales telles que l’Artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la Covid-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables… nous vivons des temps difficiles, je peux comprendre la nécessité de trouver des solutions mais j’encourage le respect des processus scientifiques sur lesquels nos gouvernements se sont engagés », avait déclaré, le 7 mai, le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.

En réponse à une question relative à une mise en garde de l’OMS et d’autres spécialistes (médecines), l’ancien maire d’Antananarivo trouve que l’attitude hésitante de l’OMS envers COV trouve sa source dans son origine (Afrique). « Si c’était un pays européen qui avait découvert ce remède, est-ce qu’il y aurait autant de doutes ? Je ne pense pas […] Le problème c’est que cela vient d’Afrique. Et on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar, qui est le 163e pays le plus pauvre du monde, ait mis en place cette formule pour sauver le monde.« , a déclaré le président malgache lors dudit entretien.

Le président malgache Andry Rajoelina pour étayer son explication a fait une comparaison avec le scandale du ‘’ Mediator’’. A entendre l’homme d’Etat, ce n’est pas parce qu’un médicament a reçu une autorisation de distribution qu’il est efficient. Recommandé à des patients atteints du diabète et en surpoids (aussi comme coupe-faim), il aurait occasionné « la mort de plusieurs centaines de personnes », rappelle Letemps.


Pourquoi ignorer une possibilité de traitement ? Une interrogation du président malgache qui ouvre grandement le débat.