Audit au Ministère de la Défense Nationale : Le ROTAB exige la libération des trois 3 détenus restants

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Le jeudi 14 mai 2020, la Coordination Exécutive du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB) s’est  réunie en séance extraordinaire pour analyser particulièrement le dernier développement né de l’affaire d’audit du Ministère de la Défense Nationale et le rétrécissement de l’espace civique aggravé par les mesures contenues dans la loi 2019-033 portant  répression de la cybercriminalité au Niger.

« Il vous souviendra que suite à l’affaire d’audit des fonds au Ministère de la Défense Nationale, les organisations de la société civile nigérienne membres du cadre d’action citoyenne ont voulu organiser un meeting pacifique et légalement déclaré, qui n’a jamais fait l’objet d’une interdiction formellement notifiée au cadre par les autorités compétentes », est-il rappelé dans le communiqué de presse qui a sanctionné la réunion du Coordination Exécutive du ROTAB.

 « Ainsi, cette action citoyenne a été obstruée et violemment réprimée par les forces de défense et de sécurité, toute chose ayant provoqué un incendie grave au marché de Tagabati, entrainant des pertes en vies humaines et l’arrestation de plusieurs acteurs de la société civile Nigérienne », a ajouté le communiqué.

 A cet effet, « six (6) camarades ont été arrêtés et déportés dans les différentes maisons d’arrêt de Niamey et de la région de Tillabéri », a poursuivi le document.

 Le 30 avril 2020, suite à l’introduction d’une demande de liberté provisoire par le collège d’avocat, le ROTAB a constaté avec l’opinion publique nationale et internationale, la libération de trois (3) des camarades (Moussa Tchangari, Sani Chekaraou et Habibou Soumaila) et le maintien en détention des trois (3) autres camarades (Maikoul Zodi, Halidou Mounkaila et Moudi Moussa).

Ainsi, tout en se réjouissant  « de la libération des camarades de lutte citoyenne », le ROTAB exige la libération sans délai des trois (3) autres détenus ainsi que la cessation de toute poursuite contre les acteurs de la société civile.  

Par ailleurs, depuis l’adoption de la loi N° 2019-33 portant répression de la cybercriminalité au Niger, l’espace civique prend un coup au Niger, selon la Coordination Exécutive du ROTAB.

 Ce qui a occasionné l’arrestation de plusieurs défenseurs des droits humains sont arrêtés et d’autres déportés  dans différentes maisons d’arrêt.  Il s’agit notamment de Kaka Touda Maman Goni, journaliste à AEC et lanceur d’alerte ; Ali Idrissa Nani, coordonnateur exécutif national du ROTAB ; Nassirou Seydou de la voix des sans voix ; Mahamane Nassirou Mahamane Laouali vice-président régional CROISADE et membre ROTAB Maradi ; Amina Maiga activiste et Malla Tidjani arrêté et déféré à la prison civile de Daykaina depuis le 14 avril.

« Au vu de tout ce qui précède le ROTAB – Publiez Ce Que Vous Payez Niger, rappelle au gouvernement ses engagements internationaux, régionaux et nationaux, de protection des défenseurs des droits humains dans l’exercice de leurs fonctions et demande l’arrêt immédiat de toute poursuite, harcèlement, intimidations à l’encontre des défenseurs des droits humains.

De même, le ROTAB rappelle, à toute fin utile, que le COVID-19 ne doit pas être un prétexte au rétrécissement de l’espace civique et aux violations des libertés fondamentales au Niger.