Menace terroriste : La France déconseille le Burkina Faso à ses ressortissants

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Le Burkina Faso est désormais entièrement déconseillé aux voyageurs, selon le ministère français des affaires étrangères.

Le ministère français des affaires étrangères vient de classer tout le pays en zones orange et rouge. Le Burkina Faso, jadis assez prisé par les touristes mais en proie depuis 2015 à des attaques djihadistes récurrentes, est désormais entièrement « déconseillé sauf raison impérative » ou « formellement déconseillé » par le ministère français des affaires étrangères.

Le Quai d’Orsay a actualisé sa carte de conseils aux voyageurs sur le Burkina : la zone rouge (formellement déconseillée) reste la même, couvrant tout le nord, l’est et les frontières ouest, alors que tout le reste du pays est désormais orange (déconseillé sauf raison impérative). Jusqu’à récemment le centre du pays était encore en jaune (vigilance renforcée), alors que la capitale Ouagadougou était en zone orange depuis mars 2018.

Les attaques attribuées aux groupes djihadistes, certains affiliés à Al-Qaida, d’autres au groupe Etat islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500 000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.

« La détérioration sécuritaire au Sahel est très préoccupante. L’épicentre de l’insécurité était auparavant au Mali. Aujourd’hui, le Burkina Faso est désormais au cœur du conflit », a estimé mardi Patrick Youssef, directeur adjoint du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique, lors d’une conférence de presse au Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.

485 000 déplacés internes

« Depuis le début de l’année, le nombre de déplacés internes a augmenté en flèche. Rien qu’entre juillet et septembre, leur nombre est passé de 280 000 à 485 000 », a-t-il rappelé, pointant que la situation s’est particulièrement dégradée dans la province du Soum (nord du Burkina, à la frontière avec le Mali), où « des groupes armés prennent progressivement le contrôle territorial de la zone ».

Ces derniers mois au Burkina, « plus de cent centres de santé ont cessé de fonctionner, ils ne reçoivent plus d’assistance médicale pour aider les populations ou ont été la cible d’attaques », s’est inquiété le représentant du CICR.

Au Burkina comme au Mali et au Niger, « l’émergence de nouveaux groupes armés et leur fragmentation rendent de plus en plus difficile l’obtention de garanties pour se déplacer dans les zones affectées par les violences », a-t-il déploré, en enjoignant les Etats du Sahel à « œuvrer pour garantir un accès à l’aide humanitaire ».

Source : AFP