Le Tchad a annulé un accord qui permet aux troupes françaises d’opérer dans ce pays d’Afrique centrale, l’un des rares pays encore utilisés par les forces militaires occidentales pour combattre les insurgés islamistes dans la région du Sahel.
L’annonce du gouvernement militaire du Tchad fait suite à la décision des juntes du Mali, du Niger et du Burkina Faso de rompre leurs liens sécuritaires avec leurs alliés occidentaux, dont la France et les États-Unis, après l’éviction de leurs dirigeants civils ces dernières années. En retour, ils ont renforcé leurs liens avec des pays comme la Russie, l’Iran et la Turquie, même si la situation sécuritaire s’est encore détériorée, avec des milliers de morts chaque année et de nombreux déplacés.
Il est temps pour le Tchad de « redéfinir ses partenariats stratégiques en fonction de ses intérêts nationaux », a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, dans un communiqué annonçant la rupture de l’accord de défense avec la France. En avril, le Tchad avait demandé aux Etats-Unis de retirer leurs troupes d’une base militaire de la capitale, N’Djamena.
Cette déclaration de jeudi a coïncidé avec celle du président du Sénégal, autre partenaire clé de la France en matière de sécurité, qui a indiqué que Paris devra bientôt fermer ses bases militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
« Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires », a déclaré le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye dans un entretien à l’Agence France-Presse.
Les insurrections islamistes en cours en Afrique de l’Ouest ont fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers d’autres. Avec un bilan de plus de 11 600 décès liés à la violence djihadiste en 2023, le Sahel est désormais l’épicentre des attaques terroristes à l’échelle mondiale.
Avec Bloomberg
