Plusieurs organisations humanitaires ont mis en garde que la faim est en train de prendre de l’ampleur au Mali et qu’en seulement une année le nombre de personnes atteintes à triplé atteignant 1,2 million de personnes.
22 organisations humanitaires ont signé un communiqué mettant en garde contre une augmentation inquiétante de la faim au Mali cette année. « La réponse de sécurité alimentaire de cette année n’a reçu que 25,4 % des fonds nécessaires pour répondre aux besoins les plus urgents (58,9/ 232,3 millions USD). La réponse humanitaire au Mali n’a reçu que 38,1% des fonds nécessaires pour l’année (214,8/ 562,3 millions USD) », indique le communiqué des organisations. Ces statistiques supposent que 767 773 enfants sont malnutris, dont 197 691 souffrent de malnutrition aiguë sévère.
La catastrophe risque donc de se produire si rien n’est pour améliorer la situation. Selon Adeline Benita, directrice du Groupe de travail humanitaire du Forum international des ONG au Mali (FONGIM) « la sécurité alimentaire est menacée sur de nombreux fronts au Mali. La situation continuera de s’aggraver pour des millions de personnes vulnérables si nous n’agissons pas maintenant, les projections indiquant une nouvelle augmentation de 58% du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire l’année prochaine ».
« La sécheresse a durement touché le pays, entraînant la perte de plus de 225 000 hectares de champs et affectant plus de 3 millions de personnes principalement à Mopti, Ségou et Tombouctou. Parallèlement, l’insécurité a contraint 400 000 personnes à fuir leurs domiciles. De nombreuses familles ont dû abandonner leurs champs et ont vu leurs bétails volés. L’emprise croissante des acteurs armés sur la capacité des personnes à se déplacer librement et, dans certains cas, un véritable siège, ont empêché les familles vulnérables d’accéder à l’aide, à leurs champs, aux zones de transhumance et aux marchés environnants », indique le communiqué des humanitaires.
« La crise alimentaire a été exacerbée par le faible engagement des États donateurs à répondre aux besoins alarmants. Les niveaux de financement humanitaire n’ont cessé de diminuer, passant de la moitié du financement requis pour les réponses de sécurité alimentaire en 2017, à seulement un quart en 2021. Il est donc crucial d’adapter nos réponses à une crise prolongée ou de risquer de voir une augmentation exponentielle de la faim au Mali dans les années à venir », souligne le communiqué.