Niger – Tahoua : 3,8 millions de personnes en besoin d’assistance (rapport)

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Sahel / Enfants déplacés / @ONU Info

Selon un rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), publié le 28 avril 2021, 3,8 millions de personnes sont en besoin d’assistance et 2,2 millions en situation d’insécurité  dans la région de Tahoua, au Niger, en raison de la situation sécuritaire peu stable.

Alors que 523,2 millions de dollars sont requis pour apporter une assistance aux populations en besoin, 36, 3 millions ont été reçus à la date de publication du rapport, soit un taux de progrès de 7%.

Dans la région de Tahoua, les attaques ont engendré le déplacement forcé de plusieurs centaines de ménages. Selon le rapport de OCHA, portant principalement sur la situation humanitaire, ces attaques ont occasionné le déplacement de 313 000 personnes à l’intérieur du pays et 234 000 réfugiés.

En date du 19 avril, environ 1 416 personnes (253 ménages) des campements touareg de d’Intazayan, Bakorat, Wirssanat et de Tagmat (commune de Tillia) ont trouvé refuge dans le chef-lieu du département de Tillia, sur les sites d’Ekinewane, Intikane et Intaragmate, indique le rapport qui note que ces effectifs pourraient augmenter, à cause de déplacements préventifs, selon certaines sources humanitaires, non citées, dans la région.

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À Intarakmat, localité située à 10 km de Tillia, les personnes déplacées internes (PDI) sont estimées à 269 ménages. Il s’agit, selon le rapport, de 269 femmes veuves, cheffes de ménages ayant perdu leurs maris pendant l’attaque avec des enfants de 0-5 ans estimés à 1500 dont 1200 filles, ainsi que des personnes âgées de plus de 60 ans, au nombre de 177, environ.

Tous les ménages de Intarakmat ont reçu l’assistance alimentaire, des kits de biens non alimentaires, en plus d’un approvisionnement en eau potable à travers du water trucking, informe le rapport.

Par ailleurs, il précise qu’environ 300 ménages peulhs installés à Tillia n’ont pas été encore assistés depuis leur arrivée, le 22 mars dernier, d’après les résultats de la mission conjointe dirigée par OCHA et les partenaires humanitaires/Gouvernement qui s’est rendue à Intarakmat et à Tillia du 12 au 14 avril 2021.

Selon le rapport, « les évaluations multisectorielles sont en cours pour déterminer les besoins urgents et à long terme des autres sites non encore assistés par les acteurs humanitaires ».

Sur le site d’Ekinewane, 5 ménages partagent un abri improvisé. Les besoins urgents sont en abris et biens non alimentaires, en vivres, en eau, hygiène et assainissement, en kits hygiène pour les femmes et en protection.

« Les besoins en kits abris et biens non alimentaire et les vivres sont en train d’être satisfaits avec les distributions aux familles les plus vulnérables », a annoncé OCHA.

La plupart des résidents sur le site étant des femmes et des enfants, le rapport relève plusieurs cas de maladies.

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« Au moins cinq cas de malnutrition aigüe sévère (MAS) et plusieurs cas de malnutrition aigüe modérée (MAM) ont été enregistrés parmi les enfants de 6 à 59 mois. Plusieurs cas suspects de coqueluche et de rougeole ont été notifiés sur le site Ekinewane », indique-t-il.

La case de santé n’étant pas fonctionnelle, ajoute-il, les populations doivent se rendre à Intikane, localité située à 7 km du site pour leur prise en charge médicale.

« Sur le plan de la protection, les personnes déplacées internes, veuves et enfants, ont besoin d’un appui psychosocial, car la plupart d’entre eux ont été témoins des scènes de tueries à Bakoret et Intawayen le 21 mars lors de l’incursion des GANE », alerte le rapport.

Depuis 2017, la situation sécuritaire dans la région de Tahoua continue à se détériorer. Les attaques répétées des GANE contre les populations dans la région de Tahoua, ainsi que les conflits intercommunautaires qui y existaient déjà ont exacerbé la psychose chez ces populations et les humanitaires, particulièrement dans la zone nord de la région. C’est ainsi que l’accès des acteurs humanitaires, qui tentent tant bien que mal d’assister les populations en besoin, constitue un défi dans cette région.

Rien que ce 1er mai, au moins 16 soldats nigériens, selon un bilan officiel, ont été tués dans une embuscade tendue par un groupe armé non-étatique dans  le département de Tillia.

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