Niger : Situation humanitaire critique dans la région de Tillabéri

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UNICEF/Vincent Tremeau | Les gens marchent sur une route dans la région de Tillaberi, dans l’ouest du Niger.

La détérioration de la situation sécuritaire le long des frontières avec le Mali et le Burkina Faso continue d’impacter négativement la vie des populations de la région de Tillabéri en proie aux violences perpétrées par des groupes armés non étatiques (GANE) basés en territoires malien et burkinabè.

Les tueries des civils, les assassinats ciblés contre des leaders coutumiers et religieux, les enlèvements, les extorsions de biens et de bétails notamment, les violences basées sur le genre (VBG), sont fréquents dans cette région. En 2020, la région a enregistré 292 incidents de sécurité contre 377 incidents pour les trois dernières années (2017-2018-2019), causant plus de 200 victimes civiles.

Le 15 mars 2021, ce sont 64 civils qui ont été tués de sang-froid dans la localité de Banibangou ; cinq blessés graves ont été recensés dont deux évacués au Centre de Santé Intégré (CSI) de Banibangou et un au CSI de Abala. Les assaillants ont détruit des greniers contenant des céréales, abattu des animaux, incendié deux véhicules et emporté deux autres.

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Cet incident grave n’éclipse pas pour autant les attaques contre les localités de Tchomabangou et Zaroum-Darey, survenues le 2 janvier 2021 avec 105 civils tués. Ces violences qui manifestement ciblent les civils montrent l’étendue de la vulnérabilité de ces populations face aux graves risques de protection.

L’insécurité grandissante et l’application des mesures d’état d’urgence (les 13 départements que compte la région sont en état d’urgence, une mesure doublée de l’interdiction liée à l’utilisation des motocyclettes à deux roues qui est le moyen de transport le plus pratique des populations) ont accru la vulnérabilité de ces populations qui peinaient déjà à se relever des conséquences de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition et des inondations.

Ceci a eu pour conséquences des déplacements massifs et récurrents de populations à l’intérieur de la région et la réduction continue de l’espace humanitaire. À ce jour, plus de 95 000 personnes déplacées internes installées dans 18 sites ou dans des familles d’accueil sont enregistrées dans la région en plus de nombreuses autres personnes qui ont trouvé refuge sur des sites spontanés, temporaires, loin des normes et standards en la matière.

Source : OCHA