Nouveau rapport de Giaba : « casinos » et « jeux vidéo », des nids du blanchiment d’argent

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Image d'illustration

Dans sa récente étude, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) relève que les jeux de hasards sont vulnérables aux risques de blanchiment de capitaux et d’autres formes de financement illicite. Des recommandations ont été apportées à plusieurs manquements relevés.

L’enquête a concerné les casinos et jeux de hasard des six Etats membres du Giaba. Il s’agit du Nigéria, de Cabo Verde, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Sénégal. Le rapport a souligné que des informations relatives à chaque pays sont fournies durant l’étude. L’objectif poursuivi est « de placer dans leur contexte les conclusions de l’équipe, basées principalement sur les déclarations des casinos et des autorités de la région eux-mêmes ». Ainsi plus de 50 heures ont été consacrées aux entretiens virtuels avec la collaboration « des autorités et les casinos de toute la région ».

Il découle que « des insuffisances non négligeables d’ordre législatif ont été relevées » surtout « en matière d’octroi d’agrément et de régulation des casinos en ligne évoluant au sein de la région ». Le rapport a noté « un manque de coopération nationale en matière d’octroi d’agrément, de suivi et de contrôle de l’activité des casinos à des fins de LBC ». Aussi l’étude a-t-elle relevé « l’absence de déclaration de soupçons et de partage d’informations entre les casinos et les établissements de jeux de la région d’une part et les cellules de renseignement financier des pays objets de l’étude d’autre part ».

L’enquête n’a pas que relevé ces manquements. Elle a mis en lumière de nouvelles tendances dans le secteur des jeux de hasards et casinos. Des casinos aux mains des étrangers, des clients étrangers, nouveau profil de la clientèle, foisonnement de pari sportif en ligne, entre autres. Les auteurs du rapport ont quand même reconnu que « de bonnes pratiques ont été relevées en vue de renforcer le contrôle des casinos de la région et d’améliorer la connaissance des risques ».

Pour faire face à cette situation de vulnérabilités des casinos et jeux de hasard, des recommandations ont été formulées. Il est demandé la diffusion du rapport auprès des exploitants des casinos. « La diffusion de ce rapport en temps opportun permettra de faire en sorte que les exploitants de casinos prennent conscience de leur exposition aux risques et vulnérabilités potentielles liés à leur modèle économique », suggèrent les rapporteurs. Révision des législations nationales, obligation faite aux casinos en ligne d’obtenir des agréments, formation des autorités de contrôle sont entre autres des recommandations.

Le rapport a bénéficié de l’assistance technique apportée dans le cadre du projet OCWAR-M (Organized Crime : West African Response to Money Laundering and the Financing of Terrorism) dirigé par Expertise France et financé par l’Union européenne. Les pays objets de l’enquête ont été choisis grâce à leur « importance systémique pour la stabilité régionale et des risques et vulnérabilités relatifs présents dans leurs secteurs des casinos et des jeux de hasard ».