Niger : Poursuites d’acteurs de la société civile, la lettre d’Amnesty au ministre de la Justice

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Dans une lettre adressée au ministre de la Justice le 09 octobre 2020, Amnesty International exhorte les autorités nigériennes à abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre six acteurs de la société civile détenus puis mis en liberté provisoire pour avoir réclamer justice lors d’une manifestation.

Amnesty International est préoccupée par le fait que des accusations pèsent toujours contre Maikoul Zodi, Moudi Moussa, Halidou Mounkaila, Moussa Tchangari, Habibou Mounkaila et Karim Tanko, malgré qu’ils aient retrouvé la liberté après une détention arbitrairement. « Amnesty International pense que les charges retenues contre les militants ont été fabriquées pour saper l’exercice pacifique de leur droit à la liberté de réunion et d’expression », peut-on lire dans la lettre.

Amnesty International a exhorté donc les autorités nigériennes à mettre fin aux poursuites contre les six militants et veiller à ce que les charges retenues contre eux soient immédiatement abandonnées ; et assurer qu’une enquête indépendante, impartiale, approfondie et efficace soit ouverte sur les décès survenus au cours de la manifestation du 15 mars et traduire les auteurs présumés en justice, en respect du droit à un procès équitable.

Lire aussi : Amnesty International – Niger : La libération de 3 activistes doit aboutir à l’abandon de toutes charges contre eux

Toujours dans sa lettre, Amnesty International a également exhorté les autorités nigériennes à protéger les droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression au Niger en cette période préélectorale ; et à mettre fin au harcèlement, à l’intimidation et aux attaques contre les membres de la société civile.

Rappelons que les six acteurs de la société civile ont arrêtés puis placés en détention pour rassemblement non autorisé, complicité de destruction de bien public, incendie criminel et homicide involontaire, suite à une manifestation organisée à Niamey le 15 mars 2020 pour exiger qu’une enquête soit ouverte sur les allégations de détournement de fonds au ministère de la Défense. C’est la deuxième fois qu’Amnesty International réclame l’abandon des charges contre eux.