Libye : Un premier groupe de réfugiés vulnérables évacué vers le Rwanda (ONU)

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Photo HCR/Tobin Jones Arrivée de réfugiés au Rwanda.

Un groupe de 66 réfugiés vulnérables a été évacué de Libye vers le Rwanda jeudi 26 septembre à bord d’un vol affrété par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ils sont les premiers à bénéficier du mécanisme de transit d’urgence (MTU), récemment approuvé et mis en place par le gouvernement du Rwanda, le HCR et l’Union africaine.

Le groupe, qui regroupe des ressortissants soudanais, somaliens et érythréens, a atterri à l’aéroport international de Kigali vers 21h30 heure locale. Il comprenait un bébé né en détention en Libye il y a tout juste deux mois. Sur les 66 évacués, 26 sont des enfants réfugiés. Presque tous sont « non accompagnés », sans membre de la famille, ni parent. Un des évacués n’avait pas quitté un centre de détention depuis plus de quatre ans.

A leur arrivée, les réfugiés ont été enregistrés et munis de documents, avant d’être emmenés dans un centre de transit à Gashora, à quelque 60 kilomètres au sud de la capitale, Kigali, où le HCR leur fournira un logement, de la nourriture, de l’eau, des ustensiles de cuisine, des couvertures, des moustiquaires et d’autres articles essentiels.

Une équipe de neuf professionnels de la santé, dont un psychologue, travaillera aux côtés de conseillers spécialisés dans la prise en charge des enfants et des survivants de violences sexuelles pour fournir des soins de santé et aider les personnes évacuées qui ont survécu à la torture, aux violences sexuelles et aux violations des droits humains durant leur séjour en Libye.

L’ensemble du groupe s’est vu accorder le statut de demandeur d’asile, en attendant l’évaluation de leurs demandes d’asile par le HCR. Ils ont les mêmes droits que les autres réfugiés au Rwanda, y compris l’accès à l’éducation et aux soins de santé, la liberté de mouvement et de travail.

Tous les évacués seront invités à suivre des cours de langue et de formation professionnelle pour les aider à s’intégrer aux communautés locales pendant leur séjour au Rwanda. D’autres solutions seront ensuite recherchées pour les réfugiés, y compris la réinstallation, le retour volontaire dans les pays où l’asile leur avait déjà été accordé, le retour dans leur pays d’origine s’il est sûr et volontaire, ou l’intégration dans les communautés locales rwandaises d’accueil. Toute personne qui n’a pas besoin d’une protection internationale recevra une aide pour rentrer chez elle ou aura la possibilité de régulariser son statut au Rwanda.
 
Un deuxième vol d’évacuation est prévu dans les semaines à venir, alors que le HCR poursuit tous ses efforts pour mettre les réfugiés vulnérables en Libye à l’abri du danger et les mettre en sécurité. Selon l’agence onusienne, il est urgent d’accélérer et d’accroître les évacuations et les initiatives telles que le MTU.

Le HCR exhorte la communauté internationale à soutenir le geste de solidarité du Rwanda à l’égard des réfugiés en fournissant un soutien financier et en proposant des places de réinstallation. L’agence estime que 10 millions de dollars seront consacrés aux investissements initiaux et au fonctionnement du mécanisme de transit d’urgence entre la Libye et le Rwanda d’ici la fin de l’année. Cela comprend les coûts initiaux des travaux de construction et de rénovation, ainsi que l’aide et les services de base pour les réfugiés évacués.  

Le HCR a recours à un financement souple pour la mise en œuvre du MTU au Rwanda, programme qui n’avait pas été inscrit dans le budget en début d’année, et sollicite activement un soutien supplémentaire de la part des donateurs.

Source : ONU Info