COVID-19 : L’OMS demande un accès équitable aux futurs vaccins en Afrique

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Afrique s’est jointe aux experts en vaccination pour exhorter la communauté internationale et les pays africains à prendre des mesures concrètes afin d’assurer un accès équitable aux vaccins de COVID-19, au moment où les chercheurs du monde entier se lancent dans une course pour trouver une protection efficace contre le virus, a indiqué un communiqué de presse, le jeudi 9 juillet 2020.

« Il est clair qu’au moment où la communauté internationale se réunit pour mettre au point des vaccins et des thérapeutiques sûrs et efficaces pour la COVID-19, l’équité doit être au centre de ces efforts », a notifié Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Trop souvent, les pays africains se retrouvent tout au bas de la liste pour les nouvelles technologies, y compris les vaccins. Ces produits vitaux doivent être accessibles à tous, et pas seulement à ceux qui ont les moyens de les payer », a-t-elle fait savoir.

« L’OMS et ses partenaires ont lancé l’accélérateur d’accès aux outils COVID-19 (ACT) pour accélérer le développement, la production et l’accès équitable aux diagnostics, aux thérapies et aux vaccins de COVID-19 », a précisé le document. En effet, « il réunit des dirigeants de gouvernements, d’organisations de santé mondiales, de groupes de la société civile, d’entreprises et de philanthropies pour s’assurer d’une répartition équitable des ressources face à la pandémie de COVID-19 », a ajouté le communiqué.

« L’OMS collabore avec Gavi, l’Alliance pour les vaccins, et la coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) afin d’assurer une allocation équitable des vaccins à tous les pays, visant à fournir deux milliards de doses dans le monde pour les populations à haut risque, dont un milliard pour les pays à faible et moyen revenu », est-il détaillé.

Le document a par ailleurs notifié que, « l’Union Africaine a approuvé la nécessité pour l’Afrique de mettre en place un cadre permettant de s’engager activement dans le développement et l’accès aux vaccins de COVID-19 ».
A cet effet poursuit, le communiqué, « les pays peuvent dès à présent prendre des mesures qui renforceront les systèmes de santé, amélioreront l’administration de la vaccination et ouvriront la voie à l’introduction d’un vaccin contre le COVID-19 ».

« Ces mesures comprennent, la mobilisation de ressources financières, le renforcement de la fabrication locale de vaccins et des systèmes de réglementation, d’approvisionnement et de distribution, le renforcement des compétences et des connaissances de la main-d’œuvre, l’amélioration des services de proximité et l’écoute des préoccupations des communautés pour contrecarrer la désinformation », est-il indiqué.

Le communiqué a également rappelé que, « au niveau mondial, il existe près de 150 candidats vaccins de COVID-19 et 19 sont actuellement en cours d’essais cliniques. L’Afrique du sud-est le premier pays du continent à lancer un essai clinique avec l’université de Witwatersrand à Johannesburg, pour tester un vaccin développé par l’Institut Jenner d’Oxford au Royaume-Uni ». « Le vaccin est déjà en cours d’essai au Royaume-Uni et au Brésil avec des milliers de participants », a ajouté le document.

« J’encourage un plus grand nombre de pays de la Région à se joindre à ces essais afin que les contextes et la réponse immunitaire des populations africaines soient pris en compte dans les études », a souligné Dr Moeti. « L’Afrique dispose de l’expertise scientifique nécessaire pour contribuer largement à la recherche d’un vaccin de COVID-19 efficace. En effet, nos chercheurs ont contribué à la mise au point de vaccins qui offrent une protection contre les maladies transmissibles telles que la méningite, le virus Ebola, la fièvre jaune et un certain nombre d’autres menaces sanitaires courantes dans la Région », a-t-elle ajouté.

Au début de ce mois, le principal groupe consultatif de l’OMS pour l’Afrique sur les politiques et programmes de vaccination – African Regional Immunization Technical Advisory Group (RITAG) a également souligné la nécessité d’assurer un accès équitable au vaccin de COVID-19 et à d’autres vaccins dans la Région. « Alors que le monde se concentre sur la recherche d’un vaccin pour le COVID-19, nous devons nous assurer que les gens n’oublient pas que des dizaines de vaccins vitaux existent déjà. Ces vaccins devraient atteindre les enfants partout en Afrique – personne ne doit être laissé pour compte », a déclaré le professeur Helen Rees, présidente du RITAG.

« L’analyse initiale de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la vaccination dans la Région africaine suggère que des millions d’enfants africains risquent d’être affectés négativement, car les services de vaccination de routine et les campagnes de vaccination contre la polio, le choléra, la rougeole, la fièvre jaune, la méningite et le papillomavirus humain ont été interrompus », a averti le communiqué.