Fermeture de frontières : Le Nigeria fait le point et se félicite

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Colonel Hameed Ali, Contrôleur général de la douane du Nigeria

Le 14 octobre 2019, le Contrôleur général des services de douane du Nigeria, le Colonel Hameed Ali, a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le point des retombées positives de la fermeture des frontières terrestres nigérianes sur l’économie et la sécurité intérieure du pays.

Pour lutter contre la contrebande de biens étrangers, en particulier les produits alimentaires comme le riz, qui appauvri les agriculteurs locaux et nui aux politiques du gouvernement soutenant le secteur agricole pour améliorer la sécurité alimentaire, la République fédérale du Nigéria a fermé, de façon unilatérale le 20 août 2019, ses frontières terrestres à ses voisins.

Parmi ses pays, figure le Bénin et le Niger, deux pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) dont le Nigéria est membre. Même si plusieurs économistes et spécialistes de l’intégration économique africaine critiquent la mesure de l’Etat fédéral considéré comme le géant de la CEDEAO avec ses 200 millions d’habitants, le pays se félicite des retombées positives de sa politique protectionniste.

Comme pour justifier cette politique, le Contrôleur général de la douane nigériane, lors de son point de presse, a indiqué que certains pays voisins contournent le protocole de la CEDEAO sur le transit qui exige que lorsqu’un conteneur de transit se trouve dans un port maritime, le pays d’accueil est mandaté pour l’escorter sans altérer le sceau à la frontière du pays de destination.

« Malheureusement, l’expérience a montré que nos voisins ne se conforment pas à ce protocole. Ils brisent plutôt les sceaux de conteneurs dans leurs ports et les marchandises sont destinées au Nigéria par la contrebande », a déploré le Colonel Hameed Ali.

Des retombées au plan économique et sécuritaire

Selon le Contrôleur général de la douane nigériane, la fermeture des frontières a jusqu’à présent freiné la contrebande de riz étranger dans le pays, en plus d’autres articles interdits. « Notre série d’interactions et d’engagements avec l’association Rice Miller du Nigéria depuis le début de cet exercice a montré que la fermeture de la frontière a amélioré la production et la mouture du riz nigérian. Le mécénat du riz nigérian a augmenté et les agriculteurs étendent leurs fermes ainsi que de plus en plus de mains », a-t-il expliqué.

Toujours selon lui, la fermeture des frontières qui a également freiné le détournement des produits pétroliers du Nigeria vers les pays voisins a eu un impact positif sur la production de revenus du gouvernement fédéral qui, à son tour, servira à construire plus d’infrastructures et à développer des secteurs critiques de l’économie nationale.

« Jusqu’à présent, 317 trafiquants présumés et 146 migrants illégaux ont été arrêtés. De plus, certains articles saisis incluent ; 21.071 de sacs de 50 kg de riz étranger étuvé ; 190 véhicules ; 891 fûts remplis de PMS ; 2.665 boîtes d’huile végétale Jerri ; 66.000 litres d’huile végétale ; 133 motos ; 70 canettes de PMS et 131 sacs d’engrais NPK utilisés pour fabriquer des explosifs. La valeur monétaire des articles appréhendés est évaluée à plus de 429 millions de Naira (environ 701 millions de francs cfa – ndlr) », a détaillé le chef de la douane nigériane.

A en croire le Contrôleur général de la douane nigériane, la fermeture des frontières a également un impact positif important sur la sécurité intérieure du pays. D’après ses déclarations, 95% des drogues illicites et des armes qui sont utilisées pour des actes de terrorisme et d’enlèvement au Nigeria aujourd’hui entrent à travers nos frontières poreuses.

« Depuis la fermeture des frontières, les actes [de terrorisme] ont été considérablement réduits. Notre conclusion est que, les armes et les munitions que ces terroristes et éléments criminels utilisaient n’ont plus d’accès au pays », a fait savoir le Colonel Hameed Ali.