Niger: les enseignants chercheurs soupçonnent le gouvernement de travailler pour des «intérêts étrangers»

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Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger

Plusieurs blessés et trois morts ont tâché la répression de la manifestation du 27 novembre dernier au Niger, contre les forces françaises. Alors que plusieurs voix se sont levées pour condamner l’utilisation de la force contre les civils, le SNECS vient également donner de la voix pour exiger une enquête parlementaire sur ce qui s’est passé.

Alors qu’un convoi de l’armée française qui avait quitté le Burkina Faso et se rendait au Mali, a été stoppé dans sa progression par une manifestation de la population civile. Des heurts ont eu lieu et des coups de feu ont été entendus. Trois manifestants ont été tués dans les affrontements et plusieurs autres blessés. Cette situation et le comportement du gouvernement a pousser le SNECS à réclamer une enquête parlementaire après avoir condamné l’attitude de français.

« Le SNECS a appris avec consternation le lourd bilan consécutif à la manifestation de protestation pacifique des populations lors du passage du convoi de la force française barkhane à Téra, «soi-disant», en route pour le Mali. Au cours de ce passage, le bilan officiel provisoire fait état de deux 2) morts et dix et huit (18) blesses dont onze (11) dans un état grave suite à la riposte criminelle de cette force étrangère face au blocus des habitants de Téra. Malheureusement, un de ses blesses graves a succombe par la suite, ce qui ramène le nombre de victimes à trois (3) », a rappelé le SNECS dans un communiqué.

Après avoir compati à la douleur des familles des victimes et exprimer sa compassion, le « SNECS condamne cet acte ignoble sur des civils non armés et s’indigne face au communiqué du Gouvernement qui n’avait pas pu situer les responsabilités dans cette situation inédite dans l’histoire récente du Niger. Par conséquent, le SNECS demande l’ouverture d’une enquête parlementaire pour faire toute la lumière et situer les responsabilités ».

Dans le même communiqué, le syndicat ne mâche pas ses mots pour accusé le gouvernement d’être à la base de tout ce qui se passe actuellement dans le pays et estime qu’il y a un semblant de partie pris des autorités nigériennes, non pas pour le Niger, mais pour des intérêts étrangers. « Le SNECS tient le Gouvernement pour seul responsable de la dégradation continue de la situation sécuritaire en adoptant une stratégie de «la coalition importée», stratégie qui a montré ses limites en Irak, en Syrie et en Afghanistan », poursuit le communiqué.

« Le SNECS réitère son doute sur la valeur ajoutée de la présence des forces armées étrangères, par conséquent exige le départ de toutes les bases étrangères afin de préserver le Niger d’une implosion territoriale. Le SNECS attend du Gouvernement plus d’engagement dans la défense des intérêts nationaux, plutôt que de donner l’impression d’être au service d’intérêts extérieurs, à travers des prises de positions hasardeuses.

Cet engagement doit se traduire notamment dans la dotation des Forces de Défense et de Sécurité en moyens adéquats pour faire face à leur noble mission de défense et de protection du territoire national. En tout état de cause, le SNECS reste disposé à apporter l’expertise de ses membres dans la résolution des questions nationales », ajoute le syndicat.