Droits humains : Le Togo savonné par les ONG africaines

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Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo

Les Organisations non gouvernementales africaines qui participent à la 65e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ont été sans pitié contre les violations des droits humains au Togo.

Dans la résolution rendue publique à Banjul, elles appellent le pouvoir en place à mener des travaux d’Hercules en 4 dimensions : la restauration de l’espace civique pour une meilleure expression et manifestation des droits et libertés, l’accélération des efforts judiciaires visant à rendre justice aux victimes des exactions policières, la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif favorisant l’apaisement des tensions politiques et, surtout, la libération de tous les prisonniers politiques en détention dans les geôles du pays.

Ce rappel à l’ordre des ONG résulte des mesures répressives qui frappent des acteurs politiques, des leaders de la société civile et des défenseurs des droits humains suite à la radicalisation progressive du pouvoir de Faure Gnassingbé. Elles fustigent «la détention arbitraire de manifestants non armés», l’application de «dispositions restrictives de l’espace civique dans les lois relatives à la sécurité intérieure, à la cybercriminalité et aux manifestations pacifiques» sous couvert de «lutte antiterroriste».

Or, le Togo, membre de la Cadhp, est signataire en mars et en mai 2017 des «Lignes directrices» relatives respectivement aux modalités de maintien de l’ordre et à la liberté d’association et de réunion pacifique en Afrique. Dans cette ambiance de répression et de restriction des libertés publiques individuelles et collectives, la Cadhp s’émeut de l’absence «de suites judiciaires à la majorité des plaintes déposées par les victimes et la société civile en rapport avec les violations des droits de l’homme» et alerte contre une culture de l’impunité qui, «aujourd’hui, prédispose au crime de demain.»

Les ONG présentes à Banjul sont d’autant plus inquiètes du cas togolais que les échéances électorales prévues en 2020 pourraient prolonger la crise politique et relancer le processus violent qui administre les contradictions politiques dans ce pays depuis l’arrivée au pouvoir de «l’héritier» Gnassingbé en février 2005.