Bénin: la convoitise des ressources minières, l’autre velléité probable derrière les attaques terroristes

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Les groupes terroristes tentent de façon plus régulière des incursions sur le territoire béninois ces dernières semaines et comme par coïncidence, les attaques se sont concentrées sur les localités de Matéri dont Dassari, dans le nord-ouest du Bénin, une zone riche en ressources minières inexploitées. Cela suppose que ces attaques sont bien calculées et ces régions sont ciblées à dessein.

Le Bénin est désormais la cible des groupes terroristes depuis environ deux ans. Récemment le groupe Etat Islamique a revendiqué une attaque dans le pays et a même assuré qu’il comptait étendre ses opérations dans au Bénin. Bien avant cela, les renseignements français avaient déjà averti que les terroristes comptaient s’étendre vers les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest dont le Bénin. Les attaques ont commencé quelques mois plus tard et les régions frontalières du Bénin avec le Niger et le Burkina Faso sont devenues très risquées.

Toutefois, avec l’évolution du dispositif stratégique des forces armées du Bénin, le constat qui est fait est que malgré la concentration des forces dans les localités de la commune de Matéri (Dassari, Gouandé, Nodi, Tantéga et Tchianhoun-Cossi) et les autres parties sensibles du pays, les terroristes semblent quand même forcer les attaques nonobstant les risques de revers qu’ils pourraient subir. La question est de savoir si ces combattants sont juste bornés et déterminés ou si ces parties du Bénin sont stratégiques pour eux ou pour leur éventuel « commanditaire ».

Des minerais à perte de vue

Après quelques recoupements, il s’est avéré que les localités de Matéri, Natitingou, Kouandé etc et les zones environnantes, constituent en réalité une véritable source de richesses. Les sous-sols dans cette partie du bénin sont riches en ressources minières. En effet, dans cette zone, se trouvent les plus grandes concentrations de gisements d’Uranium et de phosphate du Bénin. On y trouve également des gisements d’or et d’étain. Toutes ces richesses se sont spécifiquement concentrées dans cette zone.

Sachant donc que le Bénin n’a pas encore commencé une exploitation industrielle proprement dite de ces ressources, il va sans dire que cela constitue un terrain vierge et une véritable source de revenus pour certaines personnes (physiques ou morales) qui ne reculeraient devant rien pour leurs intérêts. Le fait que la plupart des dernières attaques sur le territoire béninois soient concentrées particulièrement dans cette zone n’est donc pas une coïncidence anodine. Il faut également noter que le département de l’Atacora constitue un des plus riche et du pays avec son attrait touristique et ses gisements miniers.

Aussi, il faut souligner que les autorités béninoises ont récemment ouvert une procédure d’attribution de permis d’exploitation de ses ressources minières ; ce qui n’arrange pas sa situation sécuritaire quand on  observe que partout où il y a bataille pour des ressources naturelles, se concentrent des conflits venus de nulle part. On peut citer les exemples de la RDC, du Mozambique, du Sahel, du Nigéria (Delta du Niger), la Centrafrique et bien d’autres.

La France, un partenaire prédateur

Avec la France qui tente déjà de se positionner en tant que « sauveur » en forçant presque la main aux autorités béninoises pour lui accorder la possibilité « d’aider » les forces armées dans la lutte contre le terrorisme, on se demande si la concentration des attaques dans les régions de Dassari et de Gouandé ne les arrangent pas car les forces françaises pourraient facilement se servir de cela pour implanter une sorte de poste avancée pour progressivement éventuellement y installer une base militaire. Ainsi, des entreprises françaises pourraient aussi gagner les permis pour exploiter les gisements qui se trouvent dans ces régions, en toute tranquillité et loin des regards indiscrets.

On ne peut pas dire que la France est un saint quand ce pays décide de batailler pour des ressources dont elle a besoin. Elle n’a pas été non plus en réussite au Sahel contre les terroristes pendant près de dix ans de présence militaire. L’histoire a également montré le résultat de la coopération des pays africains avec la France (ces pays sont toujours au point de départ). Sans s’en prendre forcément à ce pays, d’autres puissances pourraient bien tenter de profiter d’une situation qui n’est pas forcément anodine et sur laquelle il convient, pour le gouvernement béninois, de se pencher pour bien y penser.

Dans tous les cas il ne s’agit pour le moment que de simples suppositions et analyse d’une situation qui de plus en plus, tend vers un scénario similaire. Le Bénin a intérêt à ne pas sous-traiter sa sécurité et la défense de son territoire, car cela pourrait lui coûter aussi cher qu’au mali, au Niger ou au Burkina Faso. La défense de l’intégrité du territoire revient de façon inaliénable aux forces armées du Bénin.