Un procès tant attendu qui pourrait déterminer qui étaient les complices de l’ancien chef de milice Amade Oueremi dans le massacre de la ville de Duekoue, dans l’ouest du pays, s’est ouvert mercredi en Côte d’Ivoire.
Seul accusé de plusieurs chefs dans le massacre de Duekoué lors de la crise électorale de 2010-2011, le chef de guerre d’origine burkinabé Amade Oueremi, a comparu devant des juges du Plateau à Abidjan. Lors de son audition pour en apprendre plus sur ses éventuels complices, l’accusé a fait de graves révélations.
« J’étais à Bagouo le 27 mars 2011. C’est le Commandant Fofana Losseni dit Loss qui a donné l’ordre de chasser les miliciens de Duekoué. Moi, j’étais un rebelle aux ordres du chef de guerre Coulibaly de Kouibly. C’est lui qui m’a fourni des armes et des treillis militaires. Moi j’étais malade et je ne faisais que mettre les munitions dans les chargeurs des armes dans le village de Blodi. C’est après la libération de Duekoué que je suis entré dans la ville », déclare Oueremi à la barre.
« Les vrais dozos étaient nombreux ce jour-là. Ce sont les dozos qui ont tué les gens. Ce n’est pas parce que c’est mélangé qu’ils vont mettre tout sur moi. Dieu même sait que je n’ai pas fait ça moi seul. J’ai vu des corps des hommes. C’était beaucoup. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Il y avait des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards parmi les corps. Des personnes ont été brûlées vifs dans des maisons », a-t-il poursuivi.
« On m’a utilisé comme un chiffon pour nettoyer leurs déchets. Je n’avais pas d’hommes sous mes ordres. Je n’ai pas tué de guéré. Les gens ont essayé de me tuer. Mais, ce que vous voulez, je vais tout dire », a déclaré le rebelle.