Niger : Un parti politique dénonce le trafic de stupéfiants et interpelle le Gouvernement

0
1194
Ibrahim Yacouba, président du MPN-KIISHIN KASSA

Le Mouvement patriotique nigérien (MPN-KIISHIN KASSA) interpelle le Gouvernement sur la persistance du trafic de drogue au Niger et accuse ce dernier « d’un laxisme étonnant qui confine à la complaisance ».

Dans un communiqué de presse, le Mouvement patriotique nigérien a indiqué qu’il a pris connaissance du contenu de la lettre datée du 7 août 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017) sur le Mali. Une lettre qui expose de manière précise et documentée, les différents aspects de la criminalité organisée qui sévit au Niger. Selon le communiqué, le paragraphe 72 de la lettre mentionne que « le flux de stupéfiants le plus régulier et le plus stable à travers le Mali reste celui de la résine de cannabis, ou haschich, en provenance du Maroc, qui transite par la Mauritanie et le Mali, puis par le Niger jusqu’en Libye… ».

Sur les saisies de drogue, poursuit le communiqué qui cite le paragraphe 77 de la lettre, « le 29 avril 2020, la Haute Cour de Niamey a condamné des personnes arrêtées en avril 2018 pour leur implication dans un trafic international de drogue […] Une cargaison de 10 tonnes de haschisch avait été transportée dans des camions frigorifiques du Maroc jusqu’au Niger en passant par la Mauritanie, le Mali et le Burkina Faso. La plus grande partie de la cargaison, environ 7 tonnes, avait été sortie d’un entrepôt à Niamey dans la nuit du 12 au 13 avril 2018 et aurait été acheminée vers la Libye. Deux mois après les arrestations, le 13 juin 2018, les autorités nigériennes ont confisqué 2,5 tonnes qui étaient cachées dans le même entrepôt. »

Lire aussi : Niger – Libye : Mahmoud Sallah, le président du mouvement politico-militaire UFPR arrêté

En juillet 2020, Heather Merritt, sous-secrétaire d’État adjointe au Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression des Etats-Unis d’Amérique, évoquait le risque lié au trafic de stupéfiants au Sahel. Elle soulignait la crainte que « les frontières poreuses et les déplacements de groupes, y compris de groupes armés illégaux et de criminels transnationaux, permettent un trafic de stupéfiants susceptible de financer indirectement certains des réseaux et activités terroristes, dans la mesure où les trafiquants paient pour bénéficier de passages sûrs via des espaces sous-gouvernés et des itinéraires qui ont également été empruntés par des organisations terroristes. »

Pour le MPN-KIISHIN KASSA, il est à présent évident pour tout observateur que le Niger est devenu une plaque tournante pour le trafic de drogue entre l’Afrique occidentale et l’Afrique du Nord et que ce régime défaillant a une part de responsabilité dans cet état de fait. Le mouvement politique a également faire part de son inquiétude sur cette situation extrêmement préoccupante qui menace l’Etat de droit et met gravement en cause la sécurité nationale car, selon lui, « le terrorisme n’a jamais été aussi étroitement lié au crime organisé, au trafic de drogue et d’armes ainsi qu’à la corruption ».