A titre exceptionnel, les autorités béninoises ont décidé d’ouvrir leurs frontières à la transhumance des troupeaux venus du Niger voisin après avoir décrété leur fermeture en réponse «aux dégâts matériels de toutes sortes» et aux «pertes en vies humaines» notés lors des deux dernières campagnes chez les populations rurales. De fait, l’objectif «zéro pertes en vies humaines» que l’État s’était fixé dans ce domaine n’a pu être atteint, indique un communiqué final du ministère béninois de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Élevage rendu public ce jeudi après une rencontre avec la partie nigérienne.
Le fléchissement de la position du Bénin découle du souhait exprimé par le Niger de voir ses «pasteurs entrer sur le territoire béninois au titre de la campagne 2019-2020.»
«En réponse à cette sollicitation, le Bénin se propose d’accueillir de façon exceptionnelle entre le 1er mars et le 30 avril 2020, avec un sursis de dix jours, cinquante mille (50 000) têtes de bovins en provenance du Niger via les portes de Monsey et Kompa dans la commune de Karimama d’une part, le pont de Malanville» dans la commune de même nom, d’autre part, souligne la même source.
D’autres mesures relatives au séjour des troupeaux nigériens ont été discutées et acceptées entre les deux ministres accompagnés de leurs collaborateurs. Ainsi, «l’ère géographique réservée à ces troupeaux ne saurait dépasser la limite de la commune de Tchaourou.»
Concernant le suivi sanitaire des troupeaux, des décisions contraignantes pour les deux Etats ont été arrêtées. Le Niger devra transmettre au Bénin la liste des éleveurs désireux de traverser la frontière et le nombre de bêtes venant avec eux. Outre les documents d’identification des bergers et des animaux, l’accord impose aussi un âge minimum de dix-huit (18) ans pour les bouviers qui conduisent les troupeaux, «la traversée et le pâturage de jour». Pour éviter affrontements ou accidents, la détention d’armes et de stupéfiants est interdite aux éleveurs nigériens.
Quant au Bénin, il s’est engagé à accueillir ses «hôtes» aux lieux de passage indiqués, à «rendre disponible l’aliment de bétail», mais il se réserve le droit de «mettre en quarantaine» et de vacciner, aux frais des Nigériens, les animaux ne détenant pas de certificat international de transhumance.