Le journaliste d’investigation Moussa Aksar s’est présenté le 05 mars 2021 devant un Tribunal de Niamey suite à une nouvelle assignation à comparaître pour son article sur la scandaleuse affaire dite « MDN Gate » portant que le détournement de plusieurs dizaines de milliards au ministère de la Défense nationale.
Le 03 mars 2021, le journaliste d’investigation Moussa Aksar, Directeur de publication du journal « L’Evènement » et Président de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), a reçu une nouvelle assignation à comparaître devant un Tribunal de Niamey pour son article sur l’affaire « MDN Gate ». Une deuxième assignation du journaliste après en moins de deux mois pour le même article.
Le 08 janvier 2021, Moussa Aksar a été déjà convoqué au Tribunal pour ses écrits sur l’affaire « MDN Gate ». Mais à cette date, le Tribunal n’avait pas enrôlé le dossier et le plaignant était absent ainsi que son conseil. Le 05 mars, le journaliste d’investigation est de nouveau convoqué au Tribunal. Cette fois-ci, le juge a renvoyé le dossier au 26 mars pour vice de procédure.
En effet, le journaliste a reçu, par voie d’huissier, la nouvelle assignation à comparaître le 03 mars, soit 48 heures avant la tenue de l’audience. Ce qui est contraire aux dispositions de la loi qui prévoient un délai minimum de 72h. « Toutes les parties étaient présentent, mais la procédure étant entachée d’irrégularités, le juge a renvoyé le procès au 26 mars », a fait savoir l’avocat du journaliste Moussa Aksar avant d’ajouter : « C’est une procédure judiciaire en cours, je ne veux pas pour le moment la commenter, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’un acharnement à but dissuasif ».
Que reproche-t-on au journaliste Moussa Aksar ?
Moussa Aksar est accusé de diffamation par Abdourahaman Manzo, un proche du pouvoir nigérien, cité dans l’article « Malversations au Ministère de la Défense : 71,8 milliards de fcfa captés par des seigneurs du faux », publié dans le cadre du projet international d’investigation basé sur des rapports d’activité suspecte d’une Unité de renseignement du Trésor américain.
Ce vaste projet d’enquête a révélé au grand public des secrets bancaires dans 88 pays dont 15 en Afrique, y compris le Niger. En février 2021, un groupe d’universitaires et d’experts de haut niveau ont ciré en référence l’article du journaliste Moussa Aksar dans le cadre d’une enquête au Parlement Britannique.
Selon ce groupe d’universitaires et d’experts, l’article de Moussa Aksar a montré comment des paiements soupçonnés d’être impliqués dans une affaire d’achat de matériels militaires de mauvaise qualité ont été versés à une société britannique dont les propriétaires sont inconnus.
Une justice de deux poids, deux mesures ?
En décembre 2020, 04 organisations de la société civile nigérienne ont porté plainte contre « X » aux fins de l’ouverture d’une enquête pour détournement de biens publics, corruption d’agents publics nationaux, corruption dans le secteur privé, trafic d’influence et faux et usage de faux en écriture, dans l’affaire « MDN Gate ». Mais cette plainte est restée sans suite bien que les présumés coupables sont connus de tous.
En mars 2020, lorsqu’il faisait ses investigations sur l’affaire « MDN Gate », le journaliste Moussa Aksar a reçu des SMS de menaces de mort. Il a porté plainte contre l’auteur de ces SMS, mais 12 mois plus tard, silence radio du côté de la justice nigérienne.
Quand on sait qu’en moins de deux mois, Moussa Aksar a reçu deux assignations à comparaître pour sa publication qui révèle les dessous d’une malversation financière scandaleuse au sommet de l’Etat, on est en droit de se demander quel est le but de cet acharnement judiciaire contre le journaliste surtout dans un contexte socio-politique délétère ?
Bonjour Moussa!!
J’ai énormément de respect pour le travail que vous faites. Mais dans ce cas concret vous n’avez pas raison car vous avez publié le contraire de ce qui s’est passé concernant Abdouraman Manzo. Il suffit de le contacter et s’excuser. Il acceptera mais en vous entêtant que c’est le pouvoir qui est derrière ça vous commetttez une erreur. Merci
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