Les mendiants nigériens à Bobo Dioulasso sont sommés de déguerpir les rues de cette ville touristique du Burkina Faso. Un moratoire leur a déjà été donné par les autorités locales de Bobo de quitter les rues et cesser cette activité illicite. Malgré qu’ils soient des frères et sœurs du Niger et que « nous sommes une terre d’accueil et d’hospitalité, c’est la pratique de cette activité qui nous pose problème », a déploré le président de la délégation spéciale de la commune de Bobo-Dioulasso.
La goûte d’eau qui a fait déborder le vase est « le décès d’un enfant qui a échappé à la garde de sa maman qui s’adonnait à la mendicité. L’enfant est mort par noyade », a fustigé l’autorité municipale de Bobo-Dioulasso.
A la suite donc de cette décision prise par les autorités burkinabé, ajouter à la situation de certains nigériens en Algérie qui sont régulièrement traqués par les services de sécurité de ce pays sans aucun respect de la dignité humaine, les autorités nigériennes ont décidé d’agir dans le sens de mettre fin à cette pratique à laquelle s’adonnent certains de ses citoyens dans plusieurs pays de la sous-région. « Ces derniers seront bientôt rapatriés », d’où la mise en place d’un comité interministériel de rapatriement des nigériens en détresse à l’étranger.
Rattaché au cabinet du Premier ministre, le comité a pour missions de « recenser, rapatrier, accueillir et acheminer toutes les personnes rapatriées dans leurs localités respectives. Pour ce faire, il sera appuyé dans sa tâche par un comité technique, composé des cadres des services techniques.
Cependant, force est de constater dans la composition dudit comité, l’absence des structures de la société civile intervenant dans le domaine. Une situation que déplore Mme Hadiza Hima, actrice de la société civile à Zinder.
« Normalement, ce comité technique devait avoir à son sein des représentants des organisations de la société civile, notamment celles œuvrent dans le domaine de la migration », estime-t-elle.
En effet, précise-t-elle, « bon nombre d’entre elles ont eu à mener des études sur ce phénomène. Mieux, elles maîtrisent parfaitement le domaine, d’où l’intérêt de les associer dans ce travail afin qu’elles puissent apporter leur contribution et rendre le travail plus efficace ».
Selon le journal Ouest Info, « 1 113 personnes issues de la communauté nigérienne vivant à Bobo-Dioulasso se livreraient à la mendicité. En majorité, ce sont des femmes et surtout des enfants ».
Ismaïl Abdoulaye