Mali : La junte au pouvoir dévoile l’équipe de la transition politique

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Le colonel Assimi Goita, chef de la junte et du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), lors d’une réunion avec les médiateurs de la Cédéao, à Bamako, le 22 août 2020. STRINGER / REUTERS
Le colonel Assimi Goita, chef de la junte et du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), lors d’une réunion avec les médiateurs de la Cédéao, à Bamako, le 22 août 2020. STRINGER / REUTERS

Dans un communiqué ce 21 septembre 2020, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte au pouvoir, a dévoilé les délibérations du collège mis en place à l’issue des concertations nationales pour la désignation des personnalités devant conduire la transition politique au Mali. D’après ce communiqué, Bah N’Daw est désigné Président de la transition et le Colonel Assimi Goïta, Vice-président.

Bah N’Daw est un colonel-major de l’armée de l’air à la retraite. Ancien aide de camp du feu Général Moussa Traoré, il a été chef d’état-major adjoint de l’aviation sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré de 1992 à 2002 avant d’être nommé ministre de la Défense nationale sous le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Formé dans l’ex-Union soviétique, Bah N’Daw est aussi diplômé de l’école de guerre de Paris. Il sera assisté dans mission de restauration de la démocratie malienne pendant les 18 prochain mois par le président de la junte au pouvoir, le Colonel Goïta.

Cette équipe de transition répond aux exigences de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). C’est du moins ce qu’on peut dire quand on sait que l’organisation sous régionale a imposé une transition dirigée par un civil comme condition pour la levée des sanctions prises à l’encontre du pays au lendemain du putsch du 18 août 2020. En désignant un ancien militaire comme président de la transition, la junte semble avoir joué le jeu pour, non seulement, obtenir la levée des sanctions économiques imposées par la CEDEAO, mais aussi et surtout, donner une empreinte militaire, comme souhaitée, à la transition politique.

Faut-il le rappeler, quelques jours après le putsch qui a contraint l’ancien président IBK à la démission, la junte qui a pris le pouvoir avait proposé une transition de 3 ans dirigée par des personnalités militaires. Une proposition catégoriquement rejetée par la CEDEAO.