A la réunion des dirigeants locaux de son parti à Ankara le 10 octobre 2019, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a répondu aux critiques de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte sur l’offensive de l’armée turque en Syrie. « La Turquie n’a pas de leçon à recevoir des pays qui sont loin d’être un exemple ». C’est en substance ce qu’on peut retenir du discours très peu diplomatique tenu par le président turc devant ses partisans.
D’un ton grave et d’air très sérieux, Recep Tayyip Erdogan a invité les pays qui critiquent l’action militaire de son pays en Syrie à être honnête envers eux même. « Je ne vais les citer un par un, mais je vais mentionner aujourd’hui les noms de quelques pays. Je vais ainsi les inviter à être honnêtes », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Je vais commencer par l’Arabie Saoudite. Que l’Arabie Saoudite se regarde d’abord dans la glace. Qui a mis le Yémen dans cet état ? Dans quel état se trouve aujourd’hui le Yémen ? ».
Pour le président turc, l’Arabie Saoudite doit rendre d’abord des comptes de son implication dans la crise au Yémen avant de prétendre porter le moindre jugement sur son action en Syrie. « Vous n’êtes pas en position de critiquer l’initiative que nous avons prise pour défendre l’unité territoriale de la Syrie et le combat que nous menons contre les organisations terroristes. », a-t-il fait savoir.
Selon Recep Tayyip Erdogan, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, doit être le dernier à prendre la parole pour critiquer l’offensive turque, car selon lui, il est l’assassin de la démocratie dans son propre pays. Dans son intervention, le président Erdogan a porté de grave accusation contre le régime Al-Sissi, le rendant responsable de la mort de l’ancien président Mohamed Morsi. « Al-Sissi aurait fait une réunion avec d’autres personnes où il aurait condamné cette opération, mais qui se préoccupe de ta condamnation ! », a-t-il ironisé.