Conditions de vie des enfants au Niger : L’UNICEF sort des chiffres accablants

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Une femme qui vient d'accoucher / Ph : François Dumont - MSF

Le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) vient de publier son rapport annuel 2019 sur le Niger. Même si le document salue les progrès du pays en matière d’amélioration des conditions de vie des enfants, il n’a pas manqué de souligner qu’un nombre effarant d’enfants souffre toujours de multiples privations de leur bien-être au Niger.

Dans son mot introductif du rapport, Félicité Tchibindat, Représentante de l’UNICEF au Niger, dit attendre, avec impatience, l’accélération des résultats pour les enfants dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation, de la protection de l’enfance, de la réponse humanitaire, de l’inclusion sociale et du développement des adolescents. Une attente qui semble traduire l’insuffisance des progrès réalisés par le Gouvernement nigérien dans l’amélioration des conditions de vies des enfants.

« 1 enfant sur 12 décède avant son cinquième anniversaire 1 femme sur 196 meurt pendant la grossesse ou pendant et après l’accouchement. Seulement 39% des accouchements sont assistés par un agent de santé. Moins de 4 enfants sur 10 ont été complètement vaccinés avant l’âge de 1 année », selon les données nationales fournies par des Groupes inter-institutions pour l’estimation de la mortalité infantile et la mortalité maternelle ; données citées par le rapport annuel de l’UNICEF.

Des chiffres plus alarmants !

Toujours selon ce rapport, l’Enquête nationale sur la nutrition, SMART 2019, a révélé que 46% des enfants de moins de 5 ans ont un retard de croissance, 2,7% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë sévère, au-dessus du seuil critique de l’OMS, 61% des enfants de moins de 5 ans et 49% des femmes en âge de procréer sont anémiques. Seuls 5,7% des jeunes enfants âgés de 6 mois à 2 ans reçoivent un régime alimentaire minimum acceptable.

En matière d’assainissement de base, le rapport indique que seulement 50% de la population du Niger a accès aux services de base d’approvisionnement en eau, dont 84% en milieu urbain et 44% en milieu rural. « Seulement 14% de la population a accès aux services d’assainissement de base, dont 43% en milieu urbain et 8% en milieu rural, 68% de la population pratique la défécation à l’air libre », selon les chiffre du Programme conjoint de suivi OMS / UNICEF cités par le rapport.

Éducation, mariage précoce et pauvreté, faut-il craindre le pire ?

D’après le rapport annuel de l’UNICEF, 2,5 millions d’enfants et d’adolescents ne sont pas scolarisés, 11,9% des enfants sont inscrits à l’école maternelle ; moins de 8% des enfants ont acquis des compétences en lecture et en calcul acceptables à la fin de l’école primaire ; seuls 46% des élèves du primaire entrent à l’école secondaire. Seuls 20% des adolescents achèvent le premier cycle du secondaire.

Le même rapport fait savoir que 76% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans et 28% avant l’âge de 15 ans 80% des enfants âgés de 2 à 14 ans subissent une discipline violente à la maison. Seuls 6 enfants sur 10 ont un certificat de naissance. « Près de 6 Nigériens sur 10 sont des enfants. 41% des enfants de moins de 5 ans souffrent de pauvreté multidimensionnelle », a indiqué le rapport.

Rappelons que pour la neuvième année consécutive, le Niger est inscrit au dernier rang du classement mondial de l’Indice de Développement Humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Selon l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), le pays détient une incidence de pauvreté record évaluée à 75,5 %.