Niger :La loi qui criminalise la migration est abrogée

0
722

Désormais les acteurs de la migration ont le feu vert pour franchir le désert du Ténéré pour l’Algérie ou la Libye. La loi 036-2015 portant trafics illicites des migrants est abrogée. Une loi jugée liberticide par les défenseurs des droits humains . Des arrestations , incarcérations , accaparement des biens et le chômage , sont cités dans le box de ses conséquences.

L’externalisation des frontières européennes au Niger est à son terme avec l’abrogation de la loi 036-2015 qui criminalise la migration. Légitimer la migration , portera un coup dur à l’Union européenne qui finance le Niger à travers le fond fiduciaire d’urgence pour hypothéquer le flux migratoire. Ce fond a pour but de fixer les jeunes migrants nigériens qui prennent la direction de la Libye ou de l’Algérie.

Malheureusement ce fond ne profite pas effectivement aux vrais bénéficiaires.« La plupart de ce fond retourne d’ou ils viennent pour l’achat des technologies et équipements pour l’arrivée des experts qui doivent encadrer les agents du ministère de l’intérieur et de la justice. Alors que ce fond devait selon les accords au développement pour endiguer le flux des couches qui sont les plus concernés par cette mobilité notamment les jeunes» a-t-il expliqué Hamadou Boulama Tcherno défenseur des droits humains de l’Association Alternative Espaces Citoyens.

Cette décision du conseil national pour la sauvegarde de la patrie , serait une réponse à la position de l’UE qui a voté une résolution pour exiger la mise en liberté du président déchu Mohamed Bazoum et son rétablissement au pouvoir.

Une loi liberticide , aux….

C’est une loi qui a privé des milliers et des milliers de migrants et migrantes de jouir de leurs droits aller et de venir reconnus par plusieurs instruments juridiques. De la déclaration Universelle des droits de l’homme au protocole de la libre circulation des personnes en passant par la charte africaine des droits de l’homme et des peuples la personne a le droit de circuler librement.

Cependant cette loi a «servi le bâton pour réprimer les acteurs de l’économie migratoire qui sont les chauffeurs .le guide ceux qui hébergent […] eux même les migrants sont ramenés à Agadez» a-t-il exposé Hamadou Boulama Tcherno .

«Des migrants peuvent quitter des capitales de l’espace CEDEAO effectuer librement leurs voyages et c’est quand ils arrivent à Agadez que leur projet migratoire est un interdit » a-t-il ajouté.

«Au moment où une cargaison des migrants qui quitte un gare ou un quartier quelconque d’Agadez pour prendre soit la route migratoire qui conduit en Algérie sont considérés dans une situation d’irrégularités. Ce sont eux qui reçoivent le coup de bâton

Conséquences désastreuses

Considérés dans une situation d’irrégularités , cela mènent les migrants à l’arrestation et incarcération , à l’accaparement de leurs biens. Certains migrants sont même rackettés à la frontière Niger-Algerie. Selon Gambo Ali un ex migrant du village de Soki dans le département de Kantche région de Zinder « à la frontière Niger-Algerie , les policiers exigent de pays 2000 FCFA pour celui qui dispose d’une carte d’identité nationale et celui qui n’en a pas est obligé de payer 5000 FCFA.»

L’économie migratoire a favorisé l’économie de la région d’Agadez. Après 11 mois de la mise en effective de la loi anti migratoire , l’économie de la région a perdu environ 65 milliards de FCFA selon le conseil régional.

Pour échapper à la répression de cette loi , les chauffeurs sont obligés d’emprunter plusieurs chemins périlleux. Cela a favorisé le braquage des bandits armés sur le désert. « Si les bandits vont tombent dessus vous serez facturés 100 000 FCFA chacun , et si la personne ne possède rien ils vont la chicoter» nous confie Gambo .

Le Niger a signé plusieurs arsenaux juridiques liés aux droits humains. Cette loi avait remis en cause la volonté du Niger sur la liberté mobilité. Des défenseurs des droits humains ont combattu cette loi depuis son adoption en 2015, du fait de sa virulence en violation des droits humains.

ISABNA