Depuis plusieurs années, la ville d’Agadez est frappée par un sérieux problème de pénurie d’eau. Un problème qui s’accentue chaque année pendant la période de grande chaleur, notamment en période de canicule. Depuis plusieurs années, les autorités compétentes de la ville peinent à trouver une solution au phénomène.
Chaque année, la population de la ville d’Agadez, située à près de 1.000 km de Niamey, fait face à une pénurie d’eau, surtout pendant la période de canicule (les mois de mars, avril et mai). Cette année encore, le problème d’approvisionnement en eau potable dans la ville d’Agadez reste entier, accentuant les souffrances de la population. Sous une chaleur qui a atteint les 45°C, les habitants de la ville sont peinés de se procurer, par tous les moyens, cette denrée vitale, devenue si rare à Agadez. Dans certains quartiers, comme « Dubaï », l’eau n’a pas coulé des robinets depuis plus d’un mois.
« Il n’y a pas d’eau. On ne la voit plus. Depuis le début de ramadan jusqu’à aujourd’hui (plus d’un mois), on n’a pas vu une goutte d’eau coulée de nos robinets, se lamente Ahmed, un habitant du quartier « Dubaï » à Agadez. Dans certains quartiers, comme Azine, on ne la voit que quatre jours par semaine. Et ce, juste le temps que les gens constituent leurs stocks pour que ça ne se recoupe pas ». « La SEEN (Société d’exploitation des eaux du Niger – NDLR) dit que c’est un délestage, mais c’est faux… s’il s’agissait réellement d’un délestage, tous les quartiers en auront à tour de rôle. Ce qui n’est pas le cas », fustige-t-il.
Toute la ville est touchée par cette récurrente pénurie d’eau. Face à la situation, Ahmed point du doigt la responsabilité des autorités municipales. « Le problème d’eau à Agadez dépasse l’entendement. Les autorités ne font rien. Elles ont l’habitude de faire des promesses, qu’elles ne tiennent pas, déplore-t-il. Chaque fois que la SEEN et la SPEEN (Société de patrimoine des eaux du Niger) communiquent sur la situation, elles disent qu’il ne reste que le raccordement des tuyaux pour juguler le problème ».
Tous les quartiers sont affectés
A Agadez, la situation est généralisée. Ghili Sidi, un habitant du quartier Azine 2, se contente de l’eau qui vient de son robinet chaque 3 ou 4 jours. « C’est vrai qu’il y a le problème d’eau à Agadez. Mais de notre côté, ça va, puisque nous sommes alimentés par le grand tuyau qui va au centre de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Parfois, la coupure peut durer trois à quatre jours, mais après, l’eau revient et peut rester jusqu’au lendemain ».
Dans la ville, le problème d’approvisionnement en eau potable affecte, plus ou moins, tous les quartiers. Dans le centre-ville, le problème est moins préoccupant, mais existe. « Au quartier Toudou, ça fait maintenant trois semaines que les habitants n’ont pas vu de l’eau couler des robinets. Pourtant, c’était l’un des quartiers les moins touchés par le problème d’eau », a indiqué Ibrahim, un habitant dudit quartier.
Dans les quartiers périphériques, les gens sont obligés de faire recours aux services privés. A l’Est de la ville, par exemple, c’est grâce aux forages, construits par certains nantis de la ville, que les habitants se procurent la précieuse denrée. 5 tonneaux d’eau issue des forages sont vendus à 3 000 FCFA. Le bidon de 25 litres est revendu à 125 FCFA.
Toujours pas de solutions définitives
Le 26 avril 2022, dans une correspondance adressée au Directeur Général de la SEEN, la Société de patrimoine des eaux du Niger (SPEN) annonçait que les travaux d’alimentation en eau potable d’Agadez sont en cours de finalisation. « L’objectif étant de refouler de l’eau dans les différents réservoirs d’Agadez au plus tard le vendredi 29 avril 2022 », a indiqué la correspondance.
« Les vérifications des différents raccordements électriques et électromécaniques sont en cours. Le remplissage et la désinfection de la bâche à eau et des canalisations sont prévues à partir du 27 avril 2022 », a ajouté le DG de la SPEN. Contacté par nos soins, le mercredi 4 mai 2022, pour en savoir plus sur l’état d’avancement de ces travaux, le siège social de la SPEN n’a pas pu satisfaire à notre demande.
Le problème d’eau à Agadez ne date pas d’aujourd’hui. Il remonte à plusieurs années, mais il est resté toujours sans solutions, malgré les multiples cris de cœur de la population qui en souffre. Une situation qu’elle qualifie d’« inadmissible ». L’accès à l’eau potable, indispensable pour la survie des êtres, est le minimum des services de base qui doit être garanti à la population. Les autorités nationales, régionales et communales doivent trouver, au plus pressé, des solutions et atténuer les souffrances de la population.