Un groupe politico-militaire dénommé « Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad » (FACT) a revendiqué le 11 avril 2021, la prise de plusieurs garnisons militaires notamment celle de Wour et de Zouarké.
Dans un communiqué, le groupe politico-militaire a appelé les forces armées « encore sous le contrôle du régime » à déposer les armes et à suivre le mouvement. Tout en rappelant l’opposition démocratique, la société civile ainsi que le peuple tchadien dans son ensemble au maintien de « la dynamique de la pression sur la dictature » pour libérer la patrie.
Toujours dans son communiqué, le FACT dit s’inscrire « dans une dynamique d’alternance réelle et véritable accompagnée d’une concorde nécessaire entre Tchadiens pour que notre pays puisse continuer à jouer son rôle dans la sous-région ».
Au lendemain de prise des villes de Wour et Zouar, des avions de l’armée ont intervenu et bombardé des palmerais et oasis où plusieurs personnes ont été tuées, dans les deux localités, a indiqué le commandement du FACT. Réagissant à ce bombardement, les rebelles ont affirmé avoir abattu « deux avions de chasse de l’armée de l’air » et annoncé la disparition de deux pilotes.
« Depuis dimanche 11 avril 2021, une bande des terroristes a été repérée dans la zone de Zouarke dans la province de Tibesti », rapporte dans un communiqué de l’état-major général des armées du Tchad en réaction aux annonces du FACT. « Jusqu’ici, ces terroristes adoptent la stratégie d’évitement avec les forces de défense et de sécurité », indique l’armée tchadienne, qui assure que « les dispositions ont été prises pour neutraliser ces terroristes ».
Le FACT, qui réapparait dans un contexte électoral moins rassurant où déjà la période pré-électorale a été marquée par des mouvements de boycott du scrutin menés par plusieurs partis politiques et la société civile, a été créé en avril 2016 par Mahamat Mahdi Ali à Tanoua (extrême-nord du Tchad), lors d’une scission de l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) de Mahamat Nouri, opposé du président Deby.
L’objectif de ce regain de tension est d’empêcher un 6ème mandat du président sortant, Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, soit 30 ans, et candidat à l’élection présidentielle du 11 avril.