La justice ivoirienne a condamné vendredi 21 mai, la cyberactiviste Fofana Nawa, à 5 ans de prison ferme. Elle est reconnue coupable d’être à l’origine des violences contre des ressortissants nigériens vivant en Côte d’Ivoire dans la soirée du 19 mai.
Se basant sur une ancienne vidéo incriminant, à tort les nigériens, Fofana Nawa, dans un direct lancé sur sa page Facebook, avait appelé aux représailles contre la communauté nigérienne vivant en Côte d’Ivoire. Un appel qui a provoqué des actes de violences et de vandalismes des biens des nigériens dans plusieurs villes ivoiriennes. Le 20 mai, elle a été interpellée en même temps qu’une dizaine de personnes impliquées dans ces actes de violences et de vandalismes. En comparution immédiate le 21 mai, elle écope de 60 mois (05 ans) de prison ferme et de 2 millions d’amende.
Après son interpellation, dame Fofana a nié avoir incité à la violence. Cependant, elle a avoué avoir véhiculé une fake news. « Je n’ai pas incité à une violence contre la communauté nigérienne. Cette vidéo qui a déclenché cette histoire, je ne pouvais pas imaginer que c’était une fake news. Donc j’ai regretté à faire ma vidéo tout en tombant dans le piège des fake news comme tout le monde », s’est défendue.
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Aussi, dit-elle s’être rendue chez un nigérien, pour « pouvoir faire une autre vidéo (direct Facebook – NDLR) de sensibilisation » et « demander pardon à tous les Haoussa (ethnie nigérienne fortement présente en Côte d’Ivoire – NDLR) mais aussi, pour continuer à sensibiliser les jeunes et leur faire savoir que c’était une fake news et que le problème ne concernait pas les ivoiriens ». Hélas, c’était trop tard. Le mal était déjà fait.
Le préjudice porté à la communauté nigérienne est si grande que les autorités ivoiriennes ne comptent pas s’arrêter là. Dans un communiqué, elles ont indiqué que les enquêtes sont toujours en cours pour identifier et punir tous ceux qui ont participé, par quelle que manière que ce soit, à la perpétration de ces violences. Et ces enquêtes ont déjà permis l’interpellation de plus d’une vingtaine de suspects, à en croire le Procureur d’Abidjan.
Cette situation risquait de développer la xénophobie entre les citoyens nigériens et ivoiriens n’eut été le climat de retenue qui a caractérisé les nigériens, appuyé par des excuses des web activistes et bloggeurs ivoiriens, des appels au calme des autorités de deux pays qui ont su rapidement intervenir. Les autorités nigériennes ont annoncé avoir mis en place un comité de gestion de crise.