Une délégation américaine est attendue au Mali semaine prochaine. La délégation sera conduite par Michele J. Sison, responsable des organisations internationales au département d’Etat. Elle devra s’entretenir avec les autorités maliennes autour de la Mission des nations unies au Mali (Minusma) et du groupe paramilitaire russe Wagner.
Washington est préoccupé par les récentes évènements au Mali. Et selon un rapport de la division des droits de l’Homme de la Minusma, la situation est de plus en plus inquiétante. Il fait état de nombreux cas de massacres de civils par les Forces armées maliennes (FAMa) et signale des bruits de bottes de plus en plus persistant de Wagner.
« Le 2 mars, une trentaine de corps calcinés avaient été retrouvés près du village de Dangere-Wotoro, dans la commune de Dogofry », révèle le rapport. Des exactions imputées à l’armée malienne. Le document auquel a eu accès la Minusma « épingle aussi le groupe paramilitaire russe, dont la présence ne cesse de croître dans le pays ».
Dans la capitale malienne, Michele J. Sison échangera avec Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères. Elle discutera également avec El Ghassim Wane, le chef de Minusma. Il est à rappeler que le renouvellement de la mission onusienne est prévu pour le mois de juin prochain.
La diplomate Michele J. Sison connaît bien la région. En 2017, elle avait été mandatée pour « suivre la montée en puissance de l’alliance du G5 Sahel, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ». Il faut souligner que « Washington s’était opposé à une mise sous chapitre VII de la charte des Nations Unies ». Bien avant, la spécialiste des questions multilatérales, avait été de 2014 à 2018, représentante adjointe des Etats-Unis à l’ONU.
Sa visite intervient au moment où les relations entre les nouvelles autorités maliennes et la CEDEAO se sont fortement dégradées. Les discussions achoppent sur le calendrier des élections.
