Les évêques sont sortis de leur réserve face aux multiples mesures prises par les autorités gouvernementales pour lutter contre la pandémie. Dans un message rendu public le samedi 25 septembre 2021, ils sont mécontents des pressions et des sanctions exercées sur les populations les obligeants à se faire vacciner.
La Conférence des évêques du Togo (CET) invite le gouvernement togolais à revoir sa stratégie de lutte contre la Covid-19. Il ne devrait pas vouloir à tout prix ignorer tout ce qui se dit sur le vaccin. « Les réseaux sociaux véhiculent certes beaucoup de fausses informations sur cette vaccination », avertissent les évêques. Selon eux, tout ce qui y est véhiculé ne doit pas être jeté dans la corbeille. « On ne peut pas non plus, de façon responsable, balayer du revers de la main tout ce qui se dit sur la fiabilité, l’efficacité, la dangerosité, les effets secondaires et le problème de la conservation de ces vaccins pour la plupart en phase d’expérimentation », font-ils observer.
Pour les prêtres catholiques, l’environnement médiatique mondial prédispose les populations à la méfiance, à la peur et à la réticence à se faire injecter les doses. Par rapport à cela, l’accès aux édifices publics conditionné par la carte vaccinale, n’est pas la bonne approche. Au contraire, il constitue « une grave violation des droits élémentaires des citoyens ». « Dans un tel contexte, est-il vraiment opportun de faire usage de la pression et des sanctions pour obliger les populations à se faire vacciner ? Ne faudrait-il pas développer plutôt des stratégies qui expliquent et donnent de convaincre par argumentations pour une décision personnelle, libre et responsable ? », proposent les évêques.
La CET voit à travers les mesures coercitives tous azimuts et les efforts déployés par les autorités politiques comme un échec dans l’anticipation. « si le même effort déployé par les gouvernants pour combattre cette maladie avait été manifesté vis-à-vis des autres pathologies, on aurait évité tant de situations que nous déplorons aujourd’hui », comme pointent-ils du doigt, manque d’insuffisance de structures de santé adéquates, d’équipement appropriés, de personnel, de soins de qualité, entre autres. Un déséquilibre que soulèvent les hommes de Dieu.
Accusé à tort ou à raison de faire le jeu du pouvoir l’église catholique a, travers cette sortie, affiché sa position par rapport à la situation actuelle sanitaire. Cette réaction de l’église catholique fait suites aux dernières mesures prises par le gouvernement dont, la nouvelle fermeture des lieux de culte. Un calice que les hommes d’église tentent de boire malgré eux jusqu’à ce qu’une sortie sur les médias du ministre Majesté Ihou Wateba (médecin infectiologue de formation), en charge de l’Enseignement supérieur les fasse régurgiter l’amère breuvage sanitaire. Ce dernier dans l’une de ses sorties intempestives, a fait porter la responsabilité de la nouvelle fermeture des églises aux leaders religieux.
Selon les chiffres officiels, depuis le 1er cas de Covid découvert en mars 2020, le pays enregistre 24.986 cas confirmés, 3.287 cas actifs, 21.483 guéris et 216 décès.