Terrorisme au Sahel : Issoufou pointe la responsabilité de la communauté internationale

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Issoufou Mahamadou, président de la République du Niger.

Lors du panel sur la sécurité et le développement au Sahel à l’occasion du Forum sur la paix à Paris, le chef de l’Etat nigérien, Issoufou Mahamadou est resté formel : « La communauté internationale a une responsabilité dans ce qui se passe dans le Sahel ». Pour le président Issoufou, l’intervention armée de la communauté internationale en Libye en 2011 a ouvert les portes aux groupes armés dans la région du Sahel.

Dans son intervention, Issoufou Mahamadou a indiqué le terrorisme au Sahel est une conséquence de la chute du guide libyen Mouammar Kadhafi. Selon le chef de l’Etat nigérien, la disparition de l’Etat en Libye après la mort de Kadhafi a frayé le chemin au terrorisme. « Après la chute de Kadhafi, les armes pillées en Libye circulent dans le Sahel entre les mains des terroristes (…) La communauté internationale a une responsabilité dans ce qui se passe dans le Sahel », a affirmé Issoufou Mahamadou.

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Face à la menace terroriste, les Etats de la région du Sahel, selon le président Issoufou, ont décidé de combattre d’abord séparément le terrorisme, puis de mutualiser leurs capacités au niveau du bassin du lac Tchad. « Nous avons mutualisé nos capacités et avons lancé un appel à la Communauté internationale pour qu’elle soutienne ces différentes forces conjointes qui se battent pour la paix, la sécurité, non seulement pour notre propre sécurité mais pour la sécurité mondiale », a-t-il expliqué.

Mais à en croire le chef de l’Etat nigérien, la communauté internationale ne se mobilise pas vraiment pour soutenir l’effort des Etats à lutter contre la montée du terrorisme dans le sahel et ses impacts sur les populations. « La sécurité est un bien public mondial, et normalement dans l’instauration de la sécurité, la communauté internationale doit se mobiliser. Mais on ne sent pas cette solidarité de la communauté internationale qui a ses regards ailleurs alors qu’elle est responsable de ce qui s’est passé en Libye », a assené Issoufou Mahamadou.

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Nous avons demandé, poursuit-il, que la Force du G5 Sahel soit placée sous le chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Cela nous a été refusé. « Nous avons demandé que le mandat de la MINUSMA soit changé pour que cette mission onusienne de maintien de la paix au Mali puisse avoir un mandat offensif pour combattre le terrorisme. Cela aussi nous a été refusé », a déploré le président Issoufou qui s’est plaint aussi du manque de moyen des forces armées locales et régionales pour faire face à la menace terroriste.

« En février 2018 à Bruxelles, alors que j’étais Président du G5 Sahel, nous avions tenu une réunion pour mobiliser les ressources qui permettraient de rendre cette force opérationnelle, mais jusqu’ici, on n’a pas ces ressources. On nous a promis 423 millions d’euros. Aujourd’hui, nous avons transmis près de 40 requêtes dont seules dix ont été traitées et à peine quatre sont satisfaites ou en voie de l’être », a fait savoir le chef de l’Etat nigérien qui estime que la communauté internationale doit marquer sa solidarité avec les pays du Sahel et ceux du bassin Lac Tchad sinon le cancer [le terrorisme] va s’étendre plus au sud, il va métastaser.