Soutien contre le terrorisme au Sahel : Washington oriente Paris vers les pays européens et maintient le suspens

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Florence Parly, la ministre française des Armées était cette semaine à Washington pour convaincre les Etats-Unis de ne pas quitter leur base militaires actuelle au Sahel, et notamment au Niger où stationnent plusieurs centaines de GI’s. Ce jeudi, Washington a semblé répondre à Paris par l’intermédiaire du chef militaire du Commandement américain en Afrique (AFRICOM). Pour le Général Stephen Townsend qui était interrogé par des élus du Sénat au Capitole, «les Européens doivent relever le défi et en faire plus au Sahel pour aider la France», a-t-il indiqué selon des propos rapportés par l’agence France presse.

Les plus hautes autorités françaises dont le président Emmanuel Macron ont souvent salué l’apport des militaires américains à l’efficacité de la force Barkhane dans le Sahel. Cette aide va de la fourniture de renseignements stratégiques par les drones Ripper, au ravitaillement aérien des avions-chasseurs en passant par le transport logistique.

« Ce sont des capacités qu’ont beaucoup de pays européens et qu’ils pourraient fournir », a souligné le chef d’Africom, même si la qualité du service américain est autrement plus efficace et pertinente que celle des Européens.

Le processus de redimensionnement de la présence militaire américaine dans les principaux foyers guerriers à travers le monde est entamé depuis plusieurs années. Il a tendance à s’accélérer depuis l’arrivée au pouvoir de l’isolationniste Donald Trump en 2016. Au Sahel, le Congrès américain reste assez traumatisé par l’attaque du consulat des Etats-Unis de Benghazi en 2012 dans laquelle l’ambassadeur  Christopher Stevens avait été tué. Plus récemment en octobre 2017, trois soldats des Forces spéciales américaines ont perdu la vie à Tongo-Tongo (Niger) lors d’une opération de reconnaissance qui s’est transformée en bataille avec des jihadistes sahéliens. Ces deux drames ont fait l’objet d’enquêtes au Congrès américain.

Mark Esper, le patron Département de la Défense (DoD), a tenté de rassurer Florence Parly en précisant un peu mieux l’objectif des Etats-Unis. «Nous ne nous retirerons pas totalement d’Afrique. (Nous voulons) établir des priorités et allouer et positionner nos forces conformément à la mission et à nos autres obligations dans le monde», avait-il affirmé.

S’il doit y avoir retrait des forces américaines, il devrait peut-être se faire par étape en concertation avec les alliés dont Paris. «Au moment où les violences progressent, si nous retirions notre soutien à la France de façon précipitée, ce ne serait pas aller dans la bonne direction», avait ajouté Esper.

La question reste donc entière le temps que les discussions se poursuivent entre Français et Américains.

Momar DIENG