Le Premier ministre soudanais déchu Abdalla Hamdok, a été réhabilité dans ses fonctions de PM par les putschistes. Il a cependant signé un accord de partage de pouvoir avec le chef militaire Abdel Fattah al-Burhan.
Le Soudan vient de connaitre une sorte de grand revirement de situation après le coup d’Etat du mois dernier qui a évincé le Premier ministre Abdalla Hamdok et tout son gouvernement civil. En effet, à la suite d’intenses pressions de la rue avec des manifestations de masse continues et la pression de la communauté internationale, les militaires ont décidé de rétablir Abdalla Hamdok dans ses fonctions de premier ministre.
Le Premier ministre Hamdok a déclaré qu’il avait accepté l’accord pour mettre fin à la violence. « Le sang soudanais est précieux, arrêtons l’effusion de sang et orientons l’énergie de la jeunesse vers la construction et le développement », a déclaré, cité par l’agence de presse Reuters. Il a cependant, signé un accord de partage de pouvoir avec le chef de la junte, le général al-Burhan, mais il assure avoir tous les pouvoirs pour mettre en place un gouvernement civil.
Une situation qui ne réjouit par les membres de la coalition civile qui avait proposé Hamdok comme chef du gouvernement. Selon eux, l’accord a été signé sous la contrainte avec une arme braquée sur la tempe du Premier ministre. Dans une déclaration à la BBC, le porte-parole de la coalition Forces for Freedom and Change (FFC), Siddiq Abu-Fawwaz, a indiqué que « l’avenir du pays sera déterminé par les jeunes sur le terrain ».
En attendant, Hamdok est de nouveau le Premier ministre du Soudan et devra former un nouveau gouvernement et organiser des élections avant juillet 2023. Il autorise également la libération de prisonniers politiques. L’armée a subi d’intenses pressions internationales et nationales pour rétablir la transition vers la démocratie. La Banque mondiale a gelé son aide au Soudan et l’Union africaine (UA) a suspendu l’adhésion du pays au bloc.