Les députés du Sénégal ont finalement adopté la proposition de loi sur le report de l’élection présidentielle et la prolongation du mandat du président Macky Sall. Cette situation pourrait être considérée comme un acte de coup d’Etat selon certaines interprétations.
10 mois, c’est le temps qu’il faudra attendre, pour les sénégalais, pour pouvoir se rendre aux urnes afin de choisir le successeur de Macky Sall à la tête du pays ouest africain.
A la suite d’un débat houleux et de l’expulsion de la salle parlementaire, par les forces de l’ordre, des députés de l’opposition qui voulaient bloquer la procédure, le reste du parlement a voté le report du scrutin au 15 décembre 2024.
Cette décision va ainsi, avec la prolongation du mandat de Sall qui pourrait bien ne rendre le pouvoir que l’année prochaine au lieu du 2 avril de cette année comme prévu par la loi fondamentale du pays.
Macky Sall, un « putschiste « ?
A la suite de l’annonce du report de l’élection présidentielle plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un « coup d’Etat » constitutionnel de la part du président. Le fait désormais de se voir offrir 10 mois de plus à la tête du pays, pourrait renforcer cette théorie.
Dans un entretien plus tôt ce mois, après avoir annoncé le départ de son pays de la Cedeao, le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a déclaré qu’il y avait des putschistes civils au sein de la Cedeao. La décision de Sall pourrait donner raison à Traoré dans la mesure où cela n’a pas vraiment d’autres noms, étant donné qu’après la convocation du corps électoral, ce n’est pas le Conseil constitutionnel qui a annulé le scrutin, mais le président.
La situation risque de s’envenimer dans les prochains jours avec les manifestations et les réactions de la communauté internationale sur la question, en occurrence celle de la Cedeao sont très attendues. Comment l’organisation régionale va prendre la situation et quelle suite donnera-t-elle à cela? C’est la question que se pose désormais toute la sous-région.